La réinstallation : entre réponse utile et menace subtile à l’accueil des réfugiés
Abstract
Un vent nouveau souffle. Après avoir perdu ses lettres de noblesse à la fin des années 1990, le mécanisme de réinstallation des réfugiés renait de ses cendres. Ramené au-devant de la scène internationale à partir des années 2000, il interpelle et interroge. Aussi bien en raison de la ferveur qu’il rencontre auprès des États que des critiques dont il est l’objet. Est-il un instrument captieux permettant aux États de reprendre la main totale sur leurs politiques en matière d’asile, au mépris des droits reconnus aux réfugiés ? C’est à cette question que cette chronique a tenté de répondre. Au-delà d’une réponse tranchée, l’analyse révèle que ce mécanisme recouvre une réalité complexe en matière d’accueil des réfugiés. D’une part, il peut être vu comme une réponse utile à certaines carences du droit international des réfugiés, telle que sa logique réactive et parfois rigide. De l’autre, il peut être perçu telle une menace certaine mais surtout subtile à l’accueil des réfugiés. S’il se développe davantage encore sans corriger ses faiblesses, il risque de placer l’accueil des réfugiés sous le prisme d’une sélectivité prononcée, elle-même au service exclusif des États.
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