D'une carence référentielle dans le programme de conception architecturale
réflexions à partir du concours de La Villette
DOI:
https://doi.org/10.14428/aes.v11i1.63953Keywords:
modélisation, conception, épistémologie, référence, projet, architecture, opération, linguistiqueAbstract
En s’intéressant à la notion de référence, il s’agit d’introduire des considérations linguistiques dans le travail de modélisation du processus de conception architecturale. La conception architecturale est une activité spécifique notamment parce qu’elle a affaire à un réel qui n’est pas déjà donné comme l’a montré Philippe Boudon. De ce point de vue la conception entretient un rapport au réel qui peut être considéré comme inverse à celui de la science. Mais faire référence c’est se donner quelque chose, une réalité, par rapport à quoi concevoir. C’est une opération clé de la conception des architectes, qui appartient aussi à la commande qui élabore un programme donnant des conditions plus ou moins stimulantes au projet. L’analogie du programme de conception proposée par Herbert A. Simon permet d’interroger la créativité. Elle pose notamment la question des données. Le sous-programme de conception consistant à faire référence, incarne donc un cas particulier de la formule de Gaston Bachelard « rien n’est donné, tout est construit ». Mais l’analyse des énoncés de concepteurs fait ressortir une carence référentielle propre à la situation de conception. Ce manque peut être compris comme un ressort de la créativité architecturale opérant à différents niveaux. Que la référence se fasse opérande, qu’elle serve de modèle, qu’elle indexe un champ sémantique, ou qu’elle pointe vers un référent inexistant… c’est une absence motrice qui incline l’espace de conception.
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