Strategies d’identification des data utiles à la conduite d’opérations de construction
DOI:
https://doi.org/10.14428/aes.v7i1.56633Keywords:
construction, bâtiment, activité, management, gestion, projet, information, data, donnée, numériqueAbstract
Lors de la conduite d’opérations de construction impliquant de nombreux acteurs et des secteurs industriels différents, une pensée managériale standardisée accompagnée de l’explosion de data réduit la créativité sans toujours prouver son efficacité. Ce constat est illustré dans les domaines de la construction et de la gestion d’infrastructures de transport, de projets industriels et d’équipements structurant un territoire. Mais comment, dans cette profusion informationnelle, identifer les data utiles à la conduite d’opérations de construction ? Revenant à la notion primordiale d’activité, l’article montre comment les paradigmes des modèles de production se sont succédés dans l’évolution de la réalisation des artéfacts nécessaires à l’homme, et ont généré des modèles de représentation et de pilotage. La pensée systémique est mise en œuvre afin de reformuler les modèles précédemment identifiés. L’article met en évidence les objets, les relations et les opérations des différents systémes artisanaux, manufacturiers, industriels... et l’installation des TIC comme système additionnel. L’article constate que ce dernier système apporte une novation importante dans l’échange informationnel qui ne s’exerce plus uniquement entre humains, et montre la nécessité d’une différenciation entre information et data. La conduite de ce polysystème ne peut être assuré qu’en respectant la variété des paradigmes et des cultures techniques des différents systèmes qui le constituent. Ainsi il est nécessaire de savoir repérer et extraire les datautiles à traiter, les relations et les opérations qui existent dans les systèmes dotés de paradigmes dominants (Droit, Subordination, Norme, Commerce, Cybernétique, etc.). Cette étude de la conduite d’opérations contribue à l’émergence de stratégies visant à appliquer des TIC n’appauvrissant pas la variété des systèmes humains, c’est-à-dire ne mutilant pas leur capacité de création. Distinguer l’information comme phénomène du monde organisé et les data comme matière première du monde des artéfacts numériques devrait permettre de réconcilier créativité et efficacité.