No 15 (2024): Les champs professionnels de la communication publique en mutation

Ce numéro traite des mutations de la communication des organisations publiques afin d’appréhender ses caractéristiques contemporaines. À la construction de la représentation de l’action publique et de ses politiques s’ajoutent de nouveaux usages amenant à requestionner la communication publique, c’est-à-dire son rôle et sa professionnalisation. Ses modalités suivent l’accroissement de ses domaines d’intervention. Ses contextes et écosystèmes sont vus à une échelle française, francophone (canadienne, algérienne et congolaise) internationale avec un focus italien, ce qui permet d’en discerner des constances significatives, un isomorphisme normatif par rapport à la France avec des variations particulières.

La place et le rôle de la communication publique sont questionnés par le modèle gestionnaire qui se renforce depuis les années quatre-vingt, puis la Participation et le Design font évoluer le champ professionnel de la communication des organisations publiques en élargissant le champ d’action de la communication organisationnelle. De même l’importance croissante des enjeux numériques impacte la communication des organisations publiques, en termes de management des services ou de changement et de modernisation des supports de communication, mais également, de participation, du cadre légal et pratique d’usage des plateformes digitales par des acteurs publics.

Un changement de paradigme s’opère en ajoutant au modèle bureaucratique (orienté sur les moyens et le contrôle normatif), le modèle managérial (orienté sur les résultats). Ainsi, de nouveaux mots d’ordre gestionnaires sont présents dans le champ des organisations publiques. À l’instar des enjeux environnementaux qui semblent aujourd’hui impacter la communication publique pour veiller à des actions plus responsables, parties intégrantes de l’intérêt général sociétal associant aujourd’hui une image gestionnaire à la représentation les institutions publiques. Aussi, situer la communication publique, c’est pouvoir rendre compte et analyser les transformations en cours.

Ce numéro témoigne des évolutions manifestes de la communication publique, reflets de l’air du temps, d’enjeux politiques et institutionnels. La communication constitue un signe croissant des nouveaux modes de fonctionnement des organismes publics, mais également une préoccupation affichée d’efficacité dans l’action publique. C’est l’objet des textes regroupés dans ce numéro, autour de quatre axes découlant de ces évolutions. Le premier aborde l’importance de l’État dans la circonscription de la communication. Le second présente les usages communicationnels instrumentalisés en prévention ou curation de crise. Le troisième traite des enjeux de compétences pour la professionnalisation. Le quatrième met en lumière de nouveaux champs de la communication des organisations publiques. Ceci invite à poursuivre la compréhension et l’analyse de la professionnalisation de la communication publique.

L'éditeur

Dominique Bessières est Maître de Conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Rennes 2, PREFICS. 

Les évaluateurs et évaluatrices des articles de ce numéro

Adberahmane Amsidder, Romain Badouard, Dany Baillargeon, Nadège Broustau, Vincent Brulois, Marie-France Chambat-Houillon, Lucile Desmoulins, Jean-Baptiste Le Corf, Valérie Lépine, Catherine Loneux, Clément Mabi, Sandrine Roginsky

La Revue Communication & Professionnalisation

Dirigée par François Lambotte (UCLouvain – Lasco), Communication & Professionnalisation est une revue scientifique comprenant des articles ayant fait l’objet d’un processus de révision par des pairs en double aveugle. Elle est éditée par le réseau international sur la professionnalisation des communicateurs (Resiproc) qui regroupe des chercheurs et praticiens belges, canadiens et français. Il a été constitué en 2010 afin de comprendre les évolutions des pratiques en communication, d’interroger le rôle des formations universitaires en communication, de renforcer le dialogue entre les communautés professionnelles et universitaires et, in fine, de définir ce qu’il faut entendre par professionnalisation en et de la communication.