Croisements, atypies et émergences
dans les métiers du journalisme
et de l’information
Communication & professionnalisation
n° 8, 2019
Édité par
Dany Baillargeon, professeur
Université de Sherbrooke
Dany.Baillargeon@USherbrooke.ca
Alexandre Coutant, professeur
Université du Québec à Montréal
coutant.alexandre@uqam.ca
Avant-propos
Croisements, atypies et émergences
dans les métiers du journalisme
et de l’information
Dany Baillargeon, professeur
Université de Sherbrooke
Dany.Baillargeon@USherbrooke.ca
Alexandre Coutant, professeur
Université du Québec à Montréal
coutant.alexandre@uqam.ca
Croisements, atypies et convergences dans les métiers du journalisme 3
Au-delà de l’imaginaire d’une profession aux pratiques et ethos purs, encore très
partagé par les journalistes (Legrave, 2014), évoquer l’atypie dans le domaine de
l’information et du journalisme fait écho à une vaste littérature ayant décrit le profes-
sionnalisme du flou qui la caractérise (Ruellan, 2007). Cette formulation éclairante a
été illustrée par de nombreuses recherches insistant sur la variété des profils des
praticien·nes, le caractère hétéroclite des organisations et services au sein desquels ils
ou elles exercent, la diversité des formations à travers le monde ou encore la frontière
ténue qui les sépare des autres métiers de la communication, au point où il est
certainement contre-productif d’aborder ce secteur professionnel sous l’angle général
des « médias » (Éditeurs, 2019). Concernant les liens entre le journalisme et les autres
professions de la communication, soulignons qu’ils s’intensifient avec la précarité
grandissante que subit le premier (Dubois, 2016 ; Frisque, 2014).
Plus récemment, ces caractéristiques ont été profondément accentuées par les
mutations de l’écosystème médiatique (George, Brunelle et Carbasse, 2015 ;
Smyrnaios, 2017). Cette transformation touche tous les secteurs de l’information, de
la presse à la tévision en passant par la radio et des institutions locales aux médias
internationaux. Les grandes enquêtes
1
offrent une vision macrosociale de ces trans-
formations. Elles permettent de tirer des conclusions sur l’état de la profession :
Une crise économique majeure aboutissant à la fermeture accélérée de titres,
particulièrement locaux (1800 sur les 15 dernières années aux USA, causant
une baisse de l’emploi de 45 % dans les rédactions
2
), amenant un paradoxal
appauvrissement de la variété de l’information malgré la multiplication des
contenus (Rebillard et Smyrnaios, 2019).
Un constat d’incompréhension des attentes des publics, dont les pratiques infor-
mationnelles paraissent évoluer rapidement (Charon, 2007 ; Jouët et Rieffel,
2013 ; Shearer, 2019).
Un défaut de reconnaissance allant parfois jusqu’à l’hostilité à l’égard de la
profession (Bibliothèque numérique canadienne, 2017 ; Schudson, 2019), de
plus en plus assimilée, non sans raison, à des contenus moins indépendants
(Francœur, 2018 ; Francœur et Boulay, 2016 ; George et al., 2015 ; Rebillard
et Smyrnaios, 2010), ou de moindre qualité (Cagé, Hervé et Viaud, 2017 ;
Dubois, 2016).
Ces constats soulèvent des enjeux particuliers pour la professionnalisation des
futur·es praticien·nes.
1
Comme celles produites par le Reuters Institute for the Study of Journalism et l’Université d’Oxford
(http://www.digitalnewsreport.org/), le Pew Research Center (https://www.journalism.org/) ou le
classement mondial Reporters sans frontières (RSF) de la liberté de presse.
2
https://www.nbcnews.com/news/amp/ncna984436
4 Atypies et temporalités
1. Croisements forcés et pratiques bousculées par la
plateformisation de l’information
Tout d’abord, la plateformisation de l’accès à l’information (Rebillard et Smyrnaios,
2010 ; Smyrnaios, 2017) exerce une pression sur l’identité même de la profession de
journaliste. Bien plus profonde qu’un seul changement de support, celle-ci encourage
une mise sur le même plan de contenus et producteurs autrefois clairement séparés.
La spécificité du discours journalistique, qui en fait sa valeur démocratique distinc-
tive, s’en trouve moins mise en valeur par défaut, au sein d’un espace informationnel
glissant de plus en plus vers les industries de contenu (Miège, 2017)
3
. La montée des
marques-médias qui en résulte interroge l’ensemble des compétences à accumuler en
journalisme, des matériaux, techniques et méthodes de construction de l’information
journalistique aux manières d’assurer sa diffusion, en passant par les registres
discursifs employés (Mellot et Theviot, 2019). Mais plus profondément, c’est l’ethos
de la profession qui se trouve ainsi bouleversé dans son cœur même : si l’information
épouse ainsi les règles du marché, que reste-t-il de la fonction d’information fiable et
indépendante, contribuant à la prise de décision éclairée du peuple (Cornu, 2009 ;
Eveno, 2004 ; Saint-Jean, 2018) ? Cette dimension fondamentale de l’identité profes-
sionnelle actuelle des praticien·nes doit-elle être repensée ?
Cette évolution des acteurs en présence comme des circuits de production et de
diffusion de l’information journalistique soulève justement un ensemble d’enjeux
éthiques, pas nécessairement inédits mais renouvelés. Au-delà de la question de fonds
de l’ethos journalistique, les praticien·nes ont sormais à faire concrètement avec
des sources d’influence aux méthodes originales. C’est ainsi que la très aboutie
généralisation des relations publiques (Miège, 1997) nécessite le développement de
compétences propres de la part des journalistes pour décrypter l’opacité générée par
la profusion de leurs discours (Lipani Vaissade, 2014). En plus des relations directes
avec ces sources ambivalentes, c’est un ensemble renouvelé de stratégies de mise en
place d’agendas informationnels et de cadrage des représentations au profit d’intérêts
privés (tout autant mobilisés par des acteurs économiques que politiques) que les
journalistes doivent savoir reconnaître et dont ils doivent réussir à se distinguer
(Broustau et Francœur, 2017). C’est aussi une question très spatiale de la place
s’insère le contenu promotionnel et de sa distinction du contenu informationnel que
les futur·es praticien·nes auront à résoudre au long de leur carrière, en statuant sur
l’acceptabilité des formes masquées de promotion que constituent la publicité native
ou le marketing de contenu (Baillargeon, Coutant, Carignan, Dionne et Tourigny,
2017). Enfin, les conflits d’autorité informationnelle (Broudoux, 2007), illustrés par
3
Voir aussi http://www.newsmediaalliance.org/wp-content/uploads/2019/06/Google-Benefit-from-
News-Content.pdf pour une analyse économique.
Croisements, atypies et convergences dans les métiers du journalisme 5
les controverses entourant les notions de post-vérité ou d’infox (Lamotte, Le Caisne,
Le Courant et Seto, 2019), invitent à interroger le rôle du journalisme dans la
production de discours reconnus comme vrais (D’Ancona, 2017 ; de Grosbois, 2018).
La crise de reconnaissance que subissent les praticien·nes ouvre la voie à une
interrogation sur ce qui fonde celle-ci : comment définir le rapport propre – et
distinctif ? du journalisme à la factualité, à l’objectivité, à la contribution à la société
sur un plan local, national ou mondial, etc. ?
2. De nouvelles compétences en émergence ?
Les compétences à développer doivent-elles aussi évoluer ? La déconnexion avec
les publics constatée plus haut constitue un facteur préoccupant pour une profession
se voulant médiatrice. Mais les manières de former à un meilleur lien avec ces derniers
restent à trouver (Demers, 2012). S’agit-il notamment de redécouvrir et de mieux
appliquer ce que les traditions d’études des publics ont mis à jour (Assogba, Coutant,
Domenget et Latzko-Toth, 2015), ou de mobiliser des outils statistiques toujours plus
fins accompagnant la numérisation de l’accès à l’information (Welbers, van Atteveldt,
Kleinnijenhuis, Ruigrok et Schaper, 2016), malgré les tensions que cela peut soulever
avec les manières traditionnelles d’envisager les choix éditoriaux ? La sollicitation de
journalistes pour produire des contenus plus diversifiés doit-elle aussi être accom-
pagnée par les formations, quitte à institutionnaliser ainsi de nouveaux métiers aux
productions, méthodes et éthiques encore problématiques (Baillargeon et al., 2017) ?
La multiplication des canaux de diffusion et l’interactivité qu’ils permettent soulèvent
enfin la question de la formation aux tâches accompagnant désormais la circulation
de tout contenu : course à l’attention reposant sur des stratégies de visibilité des
auteurs, réponse aux commentaires, implication dans les éventuelles controverses
soulevées, etc. (Jouët et Rieffel, 2013). Les journalistes, comme beaucoup de profes-
sionnel·les du numérique, se trouvent effectivement pris dans la dynamique affective
développée par les grandes plateformes pour soutenir les interactions (Alloing et
Pierre, 2017 ; Makal, 2019). Cela leur impose un double travail émotionnel en
décalage avec la vision rationalisante de la construction de l’information : un travail
de mise en scène émotionnelle de leur identité et de leurs contenus afin d’attirer
l’attention et un travail de gestion des réponses émotionnelles de leurs publics dans
une arène de discussion différant fortement des principes traditionnels du débat
public.
Si la fonction remplie par le journalisme et les moyens d’y préparer les futur·es
praticien·nes soulèvent des défis majeurs, la situation actuelle amène aussi à s’inter-
roger sur les moyens de les aider à réaliser leur carrière. La précarité est effectivement
constatée partout en francophonie (Anciaux, Carbasse, Millette, Gobeil, 2017 ;
Degand, 2012 ; Frisque, 2014). Elle est tellement avancée qu’elle a presque érigé en
nouvelle valeur cet exercice professionnel dans l’incertain de ce que sera sa situation
6 Atypies et temporalités
demploi à moyen ou même à court terme (Anciaux, et al., 2017 ; Dubois, 2016). Faut-
il entériner cette évolution et préparer ces professionnel·les de l’information à jongler
entre les exigences variées des différents rôles de producteurs et productrices de
contenus qu’ils ou elles rempliront ? Faut-il au contraire défendre la nécessité de
conditions de productions au moins relativement stables pour produire des informa-
tions de qualité et indépendantes ? Le rapport aux enjeux éthiques soulevés par cette
production selon que l’on soit pigiste ou que l’on bénéficie d’un statut plus pérenne
paraît argumenter en faveur de la seconde option (Dubois, 2016 ; Mathisen, 2019).
Soulignons aussi que du point de vue de la qualité de vie professionnelle, le devenir
précaire des journalistes exerce aussi une tension sur leur capacité à faire sens de leurs
choix professionnels : producteurs de contenus variés au rôle démocratique pas
toujours évident, ballottés entre différents ethos opposés, la lassitude et/ou le cynisme
guettent ces praticien·nes dont les choix de carrière comportaient souvent un grand
engagement citoyen initial (Dubois, 2016 ; Frisque, 2014).
Ces constats préoccupants ne sauraient néanmoins faire oublier que cet écosystème
changeant pourrait être source d’un nouveau dynamisme dans les manières de
répondre à ces défis (Christin, 2018 ; de Grosbois, 2018). À ce titre, les initiatives
pullulent : journalisme citoyen, débusqueurs de fausses nouvelles revenant vers des
fondamentaux du travail de construction de l’actualité, enquêtes soutenues par les
lectures alternatives des jeux de données rendues accessibles par les organisations
publiques et privées, modèles économiques s’écartant du financement publicitaire,
grands projets de réflexion sur les fondamentaux d’un journalisme de qualité
4
ou de
reconnexion avec les publics
5
, revalorisation du papier, etc. S’il convient de bien
souligner que toutes ces initiatives demeurent partielles, incertaines dans leur
pérennité et bien moins répandues que les tendances décrites supra, continuer à les
documenter constitue certainement un moyen de les soutenir en illustrant comment
elles répondent à des attentes de la part du grand public en termes de qualité, de trans-
parence, d’indépendance, etc.
6
La formation initiale se trouve donc bousculée. Parmi ce qui vient d’être soulevé,
tout n’est cependant pas nouveau. Les constats de Charon (2007) sur la grande
4
Comme les Journalism Trust Indicators élaborés au sein du European Committee for
Standardization : https://www.cen.eu/news/workshops/Pages/WS-2018-004.aspx
5
Comme ceux, nombreux, listés par le projet LINC (Local, News, Innovation, Communauté) :
https://fr.ejo.ch/deontologie-qualite/medias-locaux-renouent-publics-panorama-initiatives-europe-
francophone-mefiances-journalistes-linc-facebook
6
Voir par exemple le détail des attentes formulées par les individus à l’égard des organisations
publiques et privées dans le baromètre annuel de la confiance publié par Edelman :
https://www.edelman.ca/fr/recherche/trust-barometer-2019
Croisements, atypies et convergences dans les métiers du journalisme 7
capacité d’analyse et de recul critique que doivent être capables de mettre en œuvre
les praticien·nes demeurent par exemple d’actualité. Leurs conséquences aussi :
nécessité d’une formation initiale de haut niveau, complétée par une formation perma-
nente et intégration d’un fort ethos professionnel orienté vers les publics. Il ajoute que
la profession gagnerait à rendre plus visibles les moyens qu’elle se donne de s’auto-
encadrer, notamment par la mise en avant des chartes et des procédures de contrôle
de leur respect.
Ce numéro de la revue Communication & Professionnalisation espère contribuer à
la réflexion sur ce secteur en crise. Particulièrement, l’objectif qu’elle s’assigne de
dialogue entre chercheur·es et praticien·nes trouve un écho fort dans le constat
fréquent du peu de collaborations entre journalistes et chercheur·es
7
. Si ce constat
concerne une question plus large de diffusion de la connaissance, espérons que la
lecture des articles de ce numéro convaincra déjà les praticien-ne-s de l’accessibilité
et de l’utilité de la recherche sur un domaine qui les concerne directement : l’avenir
de leur profession.
Dans ce numéro
Les translations professionnelles depuis le journalisme vers la communication
d’organisation n’est pas chose nouvelle. Qu’il s’agisse de fuir la précarité du métier,
les obligations à la mobilité ou les horaires atypiques, nombre de professionnel·les de
l’information ont opté pour un passage vers des postes plus stables dans les organi-
sations. Or pour Manuel Dupuy-Salle, Chloe
̈
Salles et Laurie Schmitt, ces passages
ne sont pas des ruptures mais bien « des stratégies de professionnalisation et des
tactiques de légitimation de carrières individuelles » (p. 16) où « la diversité des expé-
riences est, selon nous, tour à tour une ressource essentielle pour l’entrée dans un
territoire professionnel convoité et une capacité d’adaptation face aux contraintes tant
professionnelles et personnelles qui pèsent sur un individu » (p. 16). Partant de quatre
récits de carrière couvrant une période de neuf ans, les auteurs décrivent les allers et
retours professionnels d’un blogueur français de cinéma devenu journaliste/critique
pour Les Cahiers du Cinéma, d’un journaliste français devenu réalisateur de docu-
mentaires interactifs au Québec, d’un architecte des systèmes dinformation, devenu
éditeur de réseaux sociaux et de nouveaux formats au sein d’un quotidien britannique
et enfin d’un journaliste lancé en affaires avec une entreprise de visualisation de
données basée à Berlin. Outre l’atypie de ces parcours – symptomatique des métiers
de l’info-com (voir en cela le numéro 7 de Communication et Professionnalisation)
7
https://medium.com/@nikkiusher/does-anyone-care-about-journalism-research-no-really-
358d789b749a
8 Atypies et temporalités
– les auteur·es démontrent les nécessaires compétences d’adaptation et de réajuste-
ment dont font preuve les professionnels rencontrés et la pluriactivité qu’imposent ces
carrières hybrides, avec en toile de fond des jeux de distinction et de reconnaissance
des pairs, qui tantôt s’appuient sur leur carrière journalistique et tantôt s’en
distancient. Ainsi, les dynamiques itératives d’entrée et de sortie de la profession sont
autant d’occasion de marquer le nouveau territoire professionnel qu’ils investissent.
Olivier Standaert investigue également les hybridités quelque peu forcées en
journalisme, mais cette fois en entrant par le vécu de nouveaux journalistes en
Belgique francophone. L’incertitude et la « déstandardisation des carrières » en
journalisme conduisent ces nouveaux venus à une forme de reconsidération du posi-
tionnement social du journalisme et, par conséquent, de leur propre trajectoire. Ainsi,
l’auteur livre le récit de 27 journalistes novices – dont les statuts varient d’indépen-
dant, de contractuels a
̀
dure
́
e de
́
termine
́
e comme inde
́
termine
́
e, d’inde
́
pendants a
̀
titre
comple
́
mentaire et de chômeur – qui permet de saisir trois facettes de ces parcours
incertains : la mobilité, l’incertitude et l’individualisation des parcours. Dans ce
dernier cas, l’auteur relève une « profonde de
́
standardisation des trajectoires profes-
sionnelles des jeunes journalistes », qu’il associe à sept critères objectifs que sont les
rythmes chronologiques de l’insertion, la variété des employeurs, les combinaisons
statutaires et d’emploi du temps, les allées et venues entre les marchés du travail, les
subjectivations des relations interpersonnelles, la prégnance des relations de réseaux
et la fréquence des mouvements au sein même du marché journalistique. Or, bien que
Standaert signale que les individus rencontrés semblent accepter cette déstandardisa-
tion en la subordonnant aux nouvelles capacités d’adaptation et à la flexibilité
auxquelles ils sont adaptés, il souligne quand même leur incapacité « dramatique » « a
̀
penser eux-mêmes leur futur ». Ainsi, « […] les formes identitaires se révèlent sou-
vent fragiles, hybrides, mais aussi plus éloignées, par la force des choses, du
journalisme espéré » (p. 53).
Ivan Ivanov, de son côté, explore la cooptation des journalistes par les métiers des
relations publiques, encouragée par les compétences rédactionnelles requises, mais
rarement détenues par les relationnistes de formation. Ce manque de compétence
nuirait à l’image des professionnels des relations publiques, appelant par conséquent
au développement de ce métier hybride qu’est le journalisme d’entreprise, qui fait
« rentrer » le journalisme dans les organisations. Principalement dédié à la production
d’écrits organisationnels destinés à des publics internes comme externes, ce poste
pourrait malgré tout contribuer, pour Ivanov, « […] 1) a
̀
la formation et a
̀
lame
́
lio-
ration des compe
́
tences re
́
dactionnelles et e
́
ditoriales des relationnistes et 2) [à]
produire des supports d’information et de communication lisibles et e
́
crits selon les
re
̀
gles de l’art. » (p. 79). Toutefois, compte tenu des fondements disciplinaires diffé-
rents et des valeurs paradigmatiques y étant attachées, ce poste demeure « contesté et
contestable » tant au sein de l’organisation que dans la communauté journalistique.
Après avoir circonscrit les rôles, compétences et tâches du professionnel en RP, pour
Croisements, atypies et convergences dans les métiers du journalisme 9
ensuite s’attarder spécifiquement aux compétences rédactionnelles, Ivanov y va de
propositions pour rendre cette cohabitation inconfortable à tout le moins viable, entre
autres à travers la constitution de comités de rédaction.
Note : Communication & Professionnalisation conserve ouverts ses numéros
thématiques, de sorte à recevoir de nouvelles contributions et ainsi enrichir, de
façon incrémentielle, les différents thèmes. Une fois l’appel à contributions consi-
déré comme fermé, les responsables éditoriaux closent le numéro en posant un
regard rétrospectif sur les articles reçus.
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