Chercheurs et communicateurs
en communication publique :
positionnements dissemblables
pour une construction de légitimité
disciplinaire en partage ?
Researchers and communicators in public
communication: dissimilar positions for a
construction of shared disciplinary legitimacy?
Dominique Bessières,
Maître de conférences en sciences de l’information
et de la communication,
Université Rennes 2,
PREFICS (EA 7469) équipe CERSIC
dominique.bessieres@univ-rennes2.fr
Chercheurs et communicateurs en communication publique 79
Résumé
Cet article propose une réexion sur les conditions de rapprochements possibles
entre chercheurs et communicateurs. Ces acteurs n’obéissent pas aux mêmes
attentes, toutefois des « ponts » peuvent être érigés, théoriques et pratiques, entre
eux. C’est ce que nous voulons étudier au travers de la communication publique
et plus particulièrement de l’association professionnelle du même nom. Avec
l’investissement d’un chercheur dans cette association, l’enjeu est de déterminer en
quoi la communication publique peut représenter un espace de légitimation en partage
pour ces acteurs dissemblables.
Mots clés : communication publique, chercheur, communicateur, intercompré
hension.
Abstract
This article oers a reection on the possible conditions of rapprochement between
researchers and communicators. These actors do not obey the same expectations,
however bridges can be builded, theoretically and practically between them. This is
what we want to study through public communication and more particularly through
the professional association of the same name. With the investment of a researcher
in this association, the challenge is to determine how public communication can
represent a shared legitimization space for these dissimilar actors.
Keywords: public communication, researcher, communicator, intercomprehension.
80 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
La communication publique représente un champ d’action pour les communica
teurs
1
, mais aussi pour les chercheurs. Les premiers parce qu’ils ont pour charge
la communication des organisations publiques : gestion de prestataires, relations
publiques et de presse, événementiel, rédaction de discours, de magazines, de
plaquettes, de site web, communication numérique, interface et médiation entre le
politique et la structure administrative, conseil en stratégie de communication, voire
en gestion d’organisation dans certains cas… Les seconds sont des enseignants
chercheurs
2
qui ont développé tout ou partie de leur recherche à l’étude scientique
de cette communication.
Nous proposons dans le présent article une réexion sur les conditions de rappro
chements entre chercheurs et communicateurs dans la mesure nous avons pu
personnellement enclencher ce type de dynamique. L’enjeu est d’explorer par une
approche compréhensive, les manifestations de l’émergence d’une discipline, entendue
comme une spécialisation en tant que champ de pratiques sociales des praticiens et
comme champ d’étude pour des académiques. Certes les deux champs professionnels
n’obéissent pas aux mêmes attentes principielles, toutefois des « ponts » théoriques et
pratiques peuvent être érigés entre les deux. Partages d’expériences, de connaissances,
sont de nature à former des bases d’une professionnalisation. Notre texte porte sur
cet espace de légitimation partagé par les praticiens et les chercheurs, non pas par
rapport aux deux groupes d’acteurs dissemblables, mais par rapport à la consolidation
d’un champ disciplinaire conjoint, composé de savoirs professionnels et académiques
(Bessières, 2009b), d’interactions sociales, de luttes pour imposer des frontières avec
d’autres champs sociaux
3
dont l’accroissement des variétés caractérise les sociétés
contemporaines. La communication publique constitue un espace de spécialisation
professionnel et un domaine de recherche.
La reconnaissance de la communication publique repose sur des processus d’insti
tutionnalisation de l’activité organisationnelle qui doivent être appréhendés à
plusieurs niveaux d’échelle. Il s’agit d’éclairer ces logiques de positionnement. C’est
ce qu’il est intéressant d’étudier grâce à l’association professionnelle Communication
publique
4
. Principale association de ce secteur en France, fondée en 1989, elle
regroupe des directeurs de la communication de l’État, des collectivités locales, des
institutions publiques et parapubliques, des établissements publics, des entreprises
publiques. Dès lors, en ellemême et par ses actions, elle représente un terrain d’inves
tigation révélateur de logiques sociologiques interactionnistes d’armation d’un
champ professionnel. Le travail social de communication institutionnelle publique
est une pratique avant d’être un enjeu de dénition théorique. C’est ainsi que ce
champ social professionnel qu’elle recouvre représente des enjeux disciplinaires
pour les communicateurs, mais aussi pour les chercheurs dans la mesure cette
commu nication peut sembler constituer un « parent pauvre » de la recherche, en
4 http://www.communicationpublique.fr
Chercheurs et communicateurs en communication publique 81
comparaison d’autres formes de communication
5
. Nous avons déjà pu montrer dans
un article théorique sur la dénition de la communication publique (Bessières, 2009a)
l’importance des enjeux unicateurs de dénition pour des professionnels divers dans
leurs prols, leurs périmètres d’action, leurs structures organisationnelles.
Les dénitions correspondent à des modèles d’interprétation qui ont des enjeux
de représentation. Ceci explique d’abord qu’elles aient été le fait de professionnels
(cf. Zémor, 1991 et Le Net, 1993), puis enjeux de luttes entre des disciplines
académiques (communication publique pour les sciences de l’information et de la
communication (SIC), communication politique pour la science politique (Bessières,
2009a, 2018). Fondamentalement, la dénition de cette communication est à relier à
son institutionnalisation, en tant que composante des institutions publiques et de leur
fonctionnement, comme support de confortement d’un secteur socioprofessionnel et
d’une discipline émergente conjuguant des savoirs de praticiens et d’universitaires
(Latour, 2007). Elle est produite par divers acteurs : communicateurs publics,
enseignantschercheurs. En eet, la reconnaissance universitaire permet d’acquérir
des connaissances académiques (critère de performance) qui ne sont plus seulement
empiriques (apprentissage) (Dubar, Tripier et Boussard, 2015). Luc Boltanski (1982) a
montré l’importance du développement des formations pour assurer une « production »
de nouveaux professionnels nécessaire à la constitution de la dynamique d’un groupe
professionnel. Celuici peut se faire reconnaître comme une « profession
6
» en étant
doté progressivement d’attributs, comme des formations diplômantes spécialisées
néces saires avant de pouvoir exercer.
Le concept de discipline renvoie alors conjointement à la désignation de compé
tences, mais également d’activités scientiques et de formations. Elle intègre la
légitimation par la création de diplômes spécialisés et le développement de recherches
au sein des institutions universitaires. L’intérêt porté par des membres des institutions
universitaires, par leurs recherches scientiques et leurs enseignements, contribue à
dénir le champ des savoirs techniques et conceptuels de la communication publique,
en ocialisant ses fonctions et ses métiers. Aussi, l’université agit comme une
puissante instance de légitimation, de sorte que l’on se rapproche d’une discipline
académique, en tant que branche de connaissances faisant l’objet de recherches,
de publications et de diplômes académiques. Une réserve notable est qu’elle ne
correspond pas pleinement à un corps enseignant national spécique structuré dans
les découpages de sections du Conseil National des Universités en France. Mais
elle constitue une composante, davantage reconnue aujourd’hui, en particulier dans
la 71
e
section (SIC), dont elle constitue un champ légitime. Néanmoins, il demeure
5 En sciences de l’information et de la communication, la littérature est par exemple plus conséquente
en communication d’entreprise.
6 Nous utilisons le mot profession dans un sens proche de l’anglais « occupation », mais avec des
éléments inspirés des professions établies (proche du sens anglais de « profession »).
82 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
que « cette discipline, encore oue, permet des passages entre les sciences de
l’information et de la communication, la science politique, les sciences de gestion par
le jeu des qualications d’une pratique organisationnelle » (Bessières, 2009a). Cette
construction disciplinaire contribue aux légitimations de deux catégories d’acteurs :
les chercheurs en SIC d’une part, les communicateurs publics d’autre part.
En ce sens, les relations entre chercheurs et praticiens, parfois présentées comme
limitées et diciles (Jeanneret et Ollivier, 2004), ne le sont pas nécessairement dès
lors qu’elles sont respectueuses des frontières réelles et symboliques de chaque champ
social. Ainsi, en première analyse on peut considérer la frontière entre les champs
sociaux de façon restrictive comme un obstacle clôturant (idée de fermeture). Mais
en seconde analyse, on peut la concevoir comme une zone de contact, d’ouverture
sur l’extérieur (idée de passage). En déclinaison de cette vision, la sociologie
fonctionnaliste va souligner la diculté d’exercice d’un rôle frontalier, tandis qu’il
peut exister des possibilités de tenir un tel positionnement sans ressentir de tensions
inhibitrices (Bessières et Grima, 1999). En suivant cette seconde acception, la diusion
et le partage des connaissances entre les diérents champs d’acteurs peuvent permettre
le développement d’une grille partagée de références sur la base d’une altérité
réciproque, c’estàdire d’une reconnaissance claire des diérences de positions et
d’identités professionnelles entre les deux groupes d’acteurs (communicateurs et
chercheurs).
La matérialité du champ social de la communication publique est objectivée par
les actions d’associations professionnelles comme l’association Communication
publique, des recherches et des formations diplômantes académiques. Elle concourt
à la construction d’une légitimité commune pour ces deux groupes d’acteurs. Pour
ce faire, notre approche méthodologique se fonde sur un retour longitudinal visant à
appréhender l’institutionnalisation progressive et processuelle de la communication
publique en tant que construction disciplinaire. Ceci nécessite une analyse théorique
des relations, des cadres et conditions sur lesquels elle repose, rassemblant communica
teurs publics et enseignantschercheurs. Notre projet au cours du texte mobilisera la
collecte d’exemples de liens possibles sur plusieurs cas, en prenant notamment appui
sur notre propre positionnement frontalier à côté de l’association Communication
publique en pointant les diérences (première partie), mais également des pistes de
rapprochement (seconde partie).
Chercheurs et communicateurs en communication publique 83
1. Interroger la pérennisation de la fonction
communication des organisations publiques
Discerner et analyser des temporalités longues d’institutionnalisation de la commu
nication publique nécessite d’opérer une caractérisation des diérenciations des
fonctions de communicateurs et de chercheurs puis une recherche de distanciation et
d’objectivité an d’en rendre compte.
1.1. Distinguer le chercheur du praticien
Pour étudier la reconnaissance sociale de la communication publique, du groupe
professionnel qu’elle recouvre, de son expertise et de sa zone de pouvoir, nous nous
attachons aux participations à la production d’identités professionnelles, constituées
d’un ensemble de signes ou d’emblèmes qui permettent de regrouper des professionnels
(logos, discours, valeurs et modèles proclamés, formations, socialisation). Ainsi
entendues, les activités dissemblables de chercheur et de communicateur sont à la
source d’identités professionnelles diérentes et diérenciées, bien que leurs acteurs
participent à des processus d’institutionnalisation au prot d’une discipline émergente.
Dans le champ de la communication publique, les responsables de communication
institutionnelle gèrent les services de communication des prestataires. Ils dénissent
plans et actions de communication. Leurs normes et valeurs professionnelles appar
tiennent à ce que les juristes anglosaxons dénomment « soft law ». À savoir des normes
issues de processus d’autorégulation entre pairs dépourvues de la valeur coercitive des
textes juridiques (Bessières, 2017). Il en est de même pour les enseignantschercheurs
français, majoritairement fonctionnaires d’État, bénéciant à ce titre d’une garantie
d’indépendance reconnue par les lois de la République
7
, dont les droits et obligations
sont codiés par un large ensemble de normes légales
8
. Ces caractéristiques n’existent
pas pour les communicateurs publics, compte tenu de l’importance des contractuels
dans ces fonctions en France. Ceci n’ore pas de garanties statutaires équivalentes,
en les plaçant dans des situations plus dépendantes des exécutifs (durée d’exercice
en tant que contractuels avant de pouvoir bénécier, sous acceptation des dirigeants
publics, d’un contrat à durée indéterminée qui ne permet pas ensuite de progression
de carrière (Bessières, 2009b). Toutefois, il faudra mesurer à l’avenir l’application
de la Loi de Transformation de la fonction publique du 6 août 2019
9
qui prévoit de
nouvelles modalités pour les contractuels au sein des trois fonctions publiques, avec
le principe d’un égal accès aux emplois permanents au travers du « contrat de projet »
visant une durée limitée sans que le terme soit précisément connu, ou en fonction
des besoins des services. Notamment avec des fonctions nécessitant des compétences
spécialisées techniques ou nouvelles, la communication peut facilement rentrer dans
ces nouveaux cas de gure.
La reconnaissance dans les champs scientiques est fonction de la rigueur de la
démarche heuristique du chercheur. Elle est évaluée par les pairs dans les publications
84 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
et communications académiques. Le crédit, la réputation, des chercheurs sont
notamment visibles par exemple dans la catégorie administrative « rayonnement »
qui correspondent par exemple à des sollicitations d’évaluations de publications, de
colloques, d’articles dans des comités scientiques, ou encore d’expertises de contrats
pour des instances de nancements de recherche, voire de laboratoire de recherche.
C’est un des critères importants et expressément demandé pour des dossiers que
les enseignantschercheurs peuvent être amenés à remplir durant leur carrière pour
des promotions, des primes, notamment devant le Conseil National des Universités
en France. Les exigences professionnelles des communicateurs (cf. tableau des
répertoires cidessous) et des chercheurs sont donc structurellement diérentes et il
ne peut y avoir foncièrement homologie entre ces deux types de professionnalismes,
même si on peut trouver des exemples d’enseignantschercheurs qui ont des attaches,
voire des responsabilités dans des associations professionnelles de communicateurs
10
.
1.2. Recherche d’impartialité pour un travail de dévoilement
Dans sa théorisation de la scienticité, Gaston Bachelard (1993) a critiqué le carac
tère illusoire de l’« expérience première », en introduisant le concept d’« obstacle
épistémologique ». Il indique la nécessité de procéder à une rupture entre l’observation
et l’analyse. Toutefois, en sciences humaines, nous ne nous situons pas dans une
10 Par exemple, dans l’équipe de titulaires du département de Communication de l’Université de
Rennes, on dénombre Didier Chauvin pour le réseau Cap’Com, Bruno Chaudet pour l’association
ComEnt, ou encore nousmême pour Communication publique.
Les activités communication des répertoires métiers des 3 fonctions publiques.
Source : Répertoire interministériel des métiers de l’État, des métiers de la fonction publique
territoriale, de la fonction publique hospitalière (Bessières, 2009b).
Chercheurs et communicateurs en communication publique 85
démarche positiviste radicale reposant sur des lois générales, hors de l’expérience,
dont la validité ne pourrait être extraite que par un énoncé empiriquement fondé
et conrmé. Nous ne nous situons pas davantage dans un constructivisme radical
reposant sur des connaissances nécessairement liées à une expérience préalable,
individuelle ou collective. La « …connaissance ce n’est pas “le monde en soi” (le
noumène kantien) ou “le monde pour nous” (les phénomènes) ». […] « L’intérêt
des épistémologies constructivistes [permet ainsi d’]alimenter et [d’]enrichir les
problématiques d’analyses des processus d’information et de communication » (Le
Moënne, 2018).
Notre posture de recherche est inspirée, pour partie, par la scienticité théorisée par
Bachelard, dans une recherche d’objectivité, au sens d’impartialité, visant à écarter
des jugements de valeur, des prénotions, dans la mesure du possible, pour gages de
distanciation par rapport à l’objet d’étude, singulièrement avec les valeurs portées
par les acteurs sociaux. Il reste que le chercheur doit se départir de la vulgate, des
prénotions, du sens commun, des jugements de valeurs des acteurs, pour construire
un objet scientique (Bourdieu, Chamboredon et Passeron, 2005 ; Durkheim,
2013 ; Mucchielli, 2004…). Sur cette base, un travail de dévoilement, constitutif
d’une démarche heuristique, peut prospérer. Concrètement, en raison de notre statut
d’universitaire, nous n’appartenons pas au groupe professionnel des communicateurs
publics. En conséquence, la distanciation est aisée visàvis des enjeux strictement
socioprofessionnels du groupe social des communicateurs publics. Ne pas être
concerné directement, au premier chef, pour des démarches et processus de recherche,
est un facteur propice à l’impartialité, à l’objectivité, à la lucidité. C’est en ce sens
que notre démarche peut être vue comme distanciée. Nous ne sommes donc pas en
position de ressentir des tensions inhibitrices dans notre action de chercheur.
Dans cette perspective, l’apport du chercheur peut s’avérer essentiel pour analyser
les opérations de légitimation du groupe professionnel des communicateurs qui
s’inscrivent dans une dimension longue d’une trentaine d’années (l’association
Communication publique a été fondée en 1989) mobilisant plusieurs générations
d’acteurs de la communication publique. Le travail du chercheur permet d’appré
hender les ressorts de l’institutionnalisation de cette communication ; de
comprendre les processus longitudinaux, en retraçant en particulier les stratégies
de « professionnalisation interactionniste » des acteurs. Ces derniers n’en ont pas
globalement forcément toujours pleine conscience. Nous avons abordé ces stratégies
en SIC dans des colloques dès 2007 (Bessières, 2018), en termes de dynamisme
d’armation du groupe professionnel de communicateur visàvis d’autres groupes.
Depuis lors, la situation a changé et cette voie de recherche semble assez bien repré
sentée, reconnue et intégrée dans les SIC depuis les années 2010 (Brulois et de La
Broise, 2010 ; Lépine, 2016 ; OllivierYaniv, 2014…). Le concept de spécialisation
des tâches, mis au jour par Émile Durkheim (2007) à la n du dixneuvième siècle,
identie ce double mouvement professionnel d’une part, mais également académique
86 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
d’autre part. C’est un des ressorts des processus complexes d’institutionnalisation de
la communication publique.
L’institutionnalisation renvoie intrinsèquement à la perspective de recherche de
pérennisation, de consolidation, de formalisation, au moyen d’actions entreprises
par des groupes d’acteurs sociaux et peut être dénie au travers de trois grandes
dimensions (Bessières, 2012) :
Un processus. La pérennisation de la fonction des communicateurs publics
identie un développement dans la durée. Le programme consiste à faire
considérer une telle activité sociale comme allant de soi. C’est l’idée d’une
reconnaissance progressive de rôles professionnels sociaux, associée à des
valeurs et à des normes mises en lumière par des associations professionnelles
notamment. Le temps est incontournable pour y parvenir.
Une composante des organisations publiques. C’est l’idée d’une intégration
de la communication comme une activité « normale » suivant un principe de
« naturalisation » de pratiques sociales et organisationnelles. Initiée au départ
par la volonté des exécutifs, celleci pouvait être contestée, notamment dans les
années 1980 avec des critiques tendant à présenter la communication comme
une dépense non légitime (cf. les thèmes de la « communication paillette »,
« la danseuse du président »…). Depuis la n des années 1990, les actions
de communication ne sont plus contestées dans les enquêtes quantitatives
réalisées auprès des populations. Mais elles peuvent l’être en tant que dépense
pour des raisons conjoncturelles, par des opposants politiques ou en période
de restriction budgétaire, parce qu’elles ne sont pas perçues et/ou reconnues
par certains acteurs comme un investissement pour mieux faire connaître les
actions auprès des publics destinataires au service d’un objectif de recherche
d’ecacité.
Une « institution sociale » telle que l’a dénie Émile Durkheim (2007), à
savoir des croyances associées à des modes de conduite. La communication
publique correspond eectivement à un ensemble de croyances, révélées
notamment par plusieurs auteurs (Miège, 1989 ; Neveu, 2011 ; Sfez, 1988),
dans l’ecacité de la communication associées à des exemples pratiques
nombreux des organisations privées et publiques (Bessières, 2018), visible
dans la généralisation des fonctions de communication dans les champs
organisationnels et sociaux.
Dans le secteur public, la relative jeunesse de ces professions et des services
fonctionnels transversaux de communication les prive d’une légitimité historique
d’antériorité, à la diérence des directions opérationnelles sectorielles, comme la
Direction des ressources humaines (appellation faisant suite à celle plus ancienne de
Direction du personnel). Le terrain d’investigation du secteur public est intéressant
et révélateur à cet égard, dans la mesure cette quête de reconnaissance et donc
de légitimation est liée notamment au particularisme statutaire de la majorité de ses
Chercheurs et communicateurs en communication publique 87
acteurs (très majoritairement les directeurs et responsables sont contractuels dans des
structures fonctionnarisées) (Bessières, 2009b).
Dès lors, la « contribution » du chercheur en SIC à l’émergence de la commu
nication publique en tant que discipline ne peut pas se résumer à une sorte de justi
cation institutionnelle d’une pratique et de ses praticiens. Aussi, s’il est indéniable
que certains acteurs sont informés au premier chef des questions qui les animent,
ils n’ont pas forcément connaissance d’un cadre théorique et analytique, englobant
et surplombant leurs pratiques. Seul un examen longitudinal du champ de la
communication publique opéré par un travail autonome de chercheur est de nature
à révéler opérationnellement les ajouts successifs aboutissant à la construction
collective de la reconnaissance de la fonction communication dans les organisations
publiques (Bessières, 2009b). Ce processus constitutif d’une identité professionnelle
à visée de légitimation et de cohésion parvient à un « eet de réalité », celui d’une
pérennisation d’un champ professionnel visible dans une généralisation de postes
professionnels et une reconnaissance assez récente dans les formations universitaires.
À preuve, le ministère de l’Enseignement supérieur a récemment créé une catégorie
« communication politique et publique » au cours des années 2010 pour accréditer
de nouveaux diplômes de licence et de master en ces matières. C’est une marque
forte de reconnaissance étatique qui contribue, de fait, à labelliser des formations
académiques dédiées à des champs professionnels. Mais également, intrinsèquement,
elle souligne le rôle académique de soutien des dynamiques de division du travail
qui aboutissent à des rôles professionnels plus nombreux et spécialisés, dont l’accès
est maintenant plus dépendant d’une formation spécique. C’est enn un vecteur
essentiel d’institutionnalisation de leur groupe professionnel par son action de régu
lation (Dubar, Tripier et Boussard, 2015).
Nos travaux s’inscrivent dans le champ de la communication organisationnelle
qui semble, depuis les années 2000, reconnaître l’apport des grilles d’analyses
interactionnistes, mais également en mobilisant certains apports du constructivisme
pour des approches compréhensives, distanciées et critiques (Aldebert et Morillon,
2012).
2. Observation et intercompréhension
Le chercheur doit méthodologiquement constituer un terrain de recherche. Des
connaissances patiemment tissées peuvent s’avérer importantes pour y parvenir
(première partie) et permettre des formes de coopérations (seconde partie).
88 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
2.1. Del’observationparticipanteàlaconance
Nous observons, en y participant, depuis plus d’une trentaine d’années des manifes
tations organisées par des groupements d’acteurs de la communication publique,
et particulièrement celles de l’association éponyme
11
(300 membres, principale
association sur ce secteur en France). Elle est l’association professionnelle généraliste
la plus importante du champ professionnel
12
. Elle délivre dans ses discours des
valeurs, proclamées et proposées pour références identitaires, à destination des
membres du réseau professionnel en particulier, mais également visàvis d’autres
groupes sociaux, dont les dirigeants publics. En cela, l’association représente un lieu
d’échange et de lobbying. Des principes déontologiques sont formalisés (Bessières,
2017) dans cette optique.
La démarche de recherche repose sur des entretiens longitudinaux d’acteurs
depuis 1993
13
et sur des observations participantes (Chapoulie, 1984) permettant
un accès à des niveaux d’informations dicilement accessibles pour quelqu’un
d’extérieur. Notre connaissance de l’association remonte à 1993 au cours de notre
thèse de doctorat. Puis notre position de membre de son conseil d’administration
nous a permis d’être en mesure de rendre compte de plusieurs actions organisées
par l’association professionnelle œuvrant au renforcement du champ professionnel
de la communication publique. Il s’agit par exemple d’une action de lobbying visant
à inciter les grandes écoles des cadres de services publics à mettre en place des cours
de communication publique (Bessières, 2012), d’un référentiel des métiers porté par
un collectif d’associations professionnelles, de la communication, d’un manifeste
normalisateur du positionnement de l’action et du rôle des communicateurs publics
(Bessières, 2016).
Les terrains d’étude constituent alors des supports pour une recherche heuristique
par construction et observation. La démarche recherche une neutralité et une
distanciation par rapport aux valeurs et discours des acteurs. Tout en gardant
à l’esprit que les matières « sociales », empêchent que l’on puisse prétendre à un
positivisme à l’instar de certaines sciences « dures » qui produisent des connaissances
fondées sur des phénomènes naturels, ou à un empirisme strict rarement atteignable
en sciences humaines. Une dimension constructiviste, non radicale, passe par
la confrontation aux formes de savoir autres que celles que détient le chercheur
(Mucchielli, 2004). Autrement dit, le terrain constitue un accès à un point de vue
du scientique. Le chercheur dans une recherche d’impartialité, de lucidité, par
son analyse théorique, éclaire les stratégies de professionnalisation des acteurs, la
centralité de la communication publique dans la gestion des organisations (objectifs
de modernisation). Notre démarche compréhensive vise à appréhender les ressorts
des évolutions notamment par le recueil de discours d’acteurs au travers d’entretiens
Chercheurs et communicateurs en communication publique 89
longitudinaux depuis les années 1990
14
. Description et explication permettent de
rendre compte du terrain et d’analyser (voire de coconstruire lors de participations
à des actions dans certains cas) avec ce terrain des propositions de recherche et des
résultats. Il s’agit ainsi de considérer le terrain comme un cadre interprétatif permettant
d’articuler des connexions entre les idées théoriques dérivées de l’induction et une
théorisation scientique globale publiée.
Le terrain de la recherche doit être pertinent au regard de l’objet de recherche, mais
encore fautil que celuici soit accessible ! Cette accessibilité peut être conditionnée
par une relation de conance, voire d’intérêt. Cette relation peutelle être maintenue
durant le temps de la recherche (parfois sur plusieurs mois ou années comme une
thèse) ? Le terrain permetil au chercheur un bon niveau d’analyse pour valider ses
hypothèses ou bien construire ses propositions ? Ces conditions peuvent s’avérer
cruciales pour que le chercheur soit en position de collecter des informations dont il
a besoin auprès des bonnes personnes. C’est ce que nous avons pu organiser sur une
longue durée avec l’association professionnelle Communication publique.
L’observation participante ouvre un accès privilégié à des exemples d’opérations de
groupes sociaux ou d’associations professionnelles qui permettent de comprendre plus
nement les dynamiques interactionnistes visant à consolider un champ professionnel.
Elle est également de nature à favoriser un dialogue sur des bases incontestables
entre les groupes d’acteurs aussi diérents que les chercheurs et les communicateurs,
tout en pouvant ouvrir la possibilité de conance réciproque (versus risques
d’instrumentalisation du chercheur
15
). Pour le chercheur, l’observation participante
(Chapoulie, 1984 ; Mucchielli, 2004) permet l’accès à des terrains privilégiés, ce qui
peut s’avérer intéressant et fructueux pour recenser des pratiques, les expliciter et en
rendre compte scientiquement.
14 Cf. des entretiens de directeurs et chargés de la communication en régions Île de France,
ChampagneArdenne, de ministères, de collectivités territoriales, de CCI, d’associations
professionnelles, de conseils en communication, de journalistes spécialisés entre 1993 et 2019, d’une
durée de 40 minutes pour les plus brefs à 2 heures et plus pour certains.
15 Nous n’avons par exemple jamais été confronté à des demandes des membres de l’association
pouvant entraver nos fonctions d’enseignantchercheur.
90 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
2.2. Intercompréhension des connaissances
et diplomation
Au niveau du travail de production de connaissances scientiques, il est possible de
construire des artéfacts théoriques, « hors sol », et sans grande étendue explicative par
rapport à un monde professionnel précis. Le risque serait de ne pas avoir une grande
portée et d’être nalement peu pertinent tant auprès des acteurs de terrain que de
la communauté scientique. Plus largement la construction d’un objet de recherche
mobilise des lectures théoriques, mais aussi des confrontations avec des terrains,
singulièrement auprès de professionnels et de leurs préoccupations. Un tel processus
constitue une assurance d’une plus grande pertinence en fonction d’une intelligence
du contexte qui peut alimenter et inuencer la démarche de construction de l’objet
scientique.
Cet état de fait ne constitue pas pour autant une limite pour le chercheur, dès lors
que demeure une démarche de recherche d’objectivité scientique, éloignée de
préoccupations polémistes, comprise comme telle par les acteurs sociaux observés.
Une dimension critique, dès lors qu’elle est exprimée avec une neutralité formelle
dans un souci d’objectivité scientique, n’est pas de nature à soulever des oppositions,
des contestations, des conits avec les acteurs sociaux observés. Ceci d’autant plus
que les communicateurs publics peuvent être plus questionnés par des problématiques
d’évaluation dans une visée managériale et de contrôle des coûts dans des contextes
budgétaires globalement plus contraints (Bessières, 2010). En outre, ceuxci peuvent
trouver un intérêt intellectuel aux écrits et productions scientiques, a fortiori s’ils les
concernent.
Éprouver des théories et des concepts, les mettre en tension avec des savoirs pratiques
ou pour expérimenter, à tout le moins an de s’assurer de ne pas faire de contresens
sur l’interprétation des réalités observées, permet de penser et conceptualiser des
constructions théoriques sur la base de ces informations initiales. Le chercheur doit
souvent confronter ses études qualitatives, dont ses entretiens, avec le terrain dans sa
collecte de données. Il doit introduire une perspective d’analyse scientique qui sera
validée par ses pairs, ce qui permet d’éviter qu’un seul point de vue, celui d’un seul
groupe ou d’une seule personne, ne soit privilégié.
Le risque pour le chercheur est celui d’interprétations hasardeuses, de projections
dont nous sommes prémunis sur le terrain de la communication publique par une
bonne connaissance directe des enjeux et thématiques portés les professionnels. La
position frontalière représente un atout non négligeable. Lorsque notre connaissance
était moindre, nous avons par exemple compensé en proposant une coécriture à un
praticienchercheur immergé dans ce secteur, avec qui nous avons pu mener une
enquête sur le milieu très spécique de la Police Judiciaire de la Jeunesse, au sujet
du rôle communicationnel des écrits professionnels (Bessières et Matuszak, 2016).
Ceci a permis de valider notre grille d’analyse théorique, tout en l’enrichissant de sa
parfaite connaissance du vocabulaire et de l’ampleur des normes juridiques pesant sur
Chercheurs et communicateurs en communication publique 91
ce secteur du Ministère de la Justice. L’intention était d’éviter des risques de sur ou
de sous interprétation tout en cherchant à économiser du temps pour tenir les délais
d’un contrat de recherche de notre part, de prendre davantage de distance critique et
théorique de la part de notre coécrivant par l’entremise d’un double regard.
L’intercompréhension et la coopération sont également présentes dans notre
responsabilité du Prix du meilleur mémoire de communication publique porté par
l’association Communication publique, en partenariat depuis 2014 avec l’Association
des Responsables de Communication de l’Enseignement Supérieur (ARCES) et la
Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC).
Ces partenariats accentuent et renforcent la double vocation professionnelle et
universitaire de ce type de travail. Le jury est appelé à suivre des consignes que nous
avons élaborées pour cadrer et harmoniser les modes d’évaluation, accompagnées
d’un modèle de che de notation. Ce pont entre les champs des communicateurs
professionnels et des enseignantschercheurs permet l’analyse des constructions et
conceptualisations d’étudiants de masters 2 nationaux et internationaux francophones.
Plus largement, nous avons pu montrer (Bessières, 2009a) que les prix professionnels
contribuent à forger une représentation de l’actualité de la communication publique au
travers d’exemplarités récompensées. C’est donc en partie à une échelle microsociale
(prix et salons, déontologies, associations...) que s’articulent certains ressorts du
renforcement d’un groupe professionnel.
L’intercompréhension peut être obtenue également dans des rapprochements
dans une revue professionnelle mobilisant des regards croisés. Par exemple Parole
publique. La revue de la Communication publique qui existe depuis mars 2013 est
ouverte au monde de la recherche universitaire et nous sommes d’ailleurs membre
de son comité de rédaction. Les articles publiés sont produits par des praticiens, des
dirigeants publics, mais avec la volonté de proposer une place importante aux écrits de
chercheurs. Ceuxci proviennent de divers horizons académiques, systématiquement
présents et éclairants des problématiques de fond concernant les contextes d’exercice
de la communication publique.
La légitimation d’une discipline, en tant que conjonction de savoirs professionnels
issus des pratiques et de savoirs universitaires, incline à des relations d’interactions
entre chercheurs et communicateurs. Les chercheurs, en participant à des associations
professionnelles, peuvent œuvrer au développement de la reconnaissance des métiers
de communicateurs. De même, cette présence du chercheur dans les associations
professionnelles peut participer à la reconnaissance de diplômes ou d’enseignements
professionnalisants. Plus largement, les exigences de professionnalisation de la
communication sont à l’origine des SIC (Boure, 2006). Elles sont donc concernées
par des demandes sociales, comme le souci d’entretenir de bonnes relations avec les
« champs professionnels » an de faciliter une meilleure entrée sur le marché du
travail des diplômés.
92 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Conclusion
Pour un chercheur, être au carrefour d’un champ professionnel, comme celui de la
communication publique, est une position frontalière qui non seulement peut ne pas
être dicile, mais qui peut représenter une clé d’accès à des terrains d’observation
et de recherche de façon plus aisée. La diusion et le partage des connaissances
entre les diérents champs d’acteurs peuvent a fortiori s’avérer déterminants dans
le développement d’une grille commune de références sur la base d’une altérité
réciproque.
L’enjeu est aussi celui de la légitimation d’une activité – la communication
publique – dont le chercheur peut être acteur par son travail de recherche. Sa position
et son mode de raisonnement peuvent contribuer à accroître la rationalité des acteurs
qu’il observe et avec qui il a intérêt à entretenir des relations de conance. Au
delà de la lecture de ses écrits par les communicateurs, de manière réciproque le
chercheur s’intéresse à leurs actions, écrits et manifestations. Ceci est de nature à
permettre le développement de cette grille commune de références, réalisant ainsi
l’intercompréhension et le partage de connaissances. Aujourd’hui, ce qu’il y a peut
être de nouveau, semble résider dans l’importance de la communication comme
facteur global de professionnalisation. On mesure l’émergence d’une discipline,
entendue comme spécialisation d’un champ socioprofessionnel de pratiques sociales
des praticiens et d’un champ d’études émergent pour des académiques. S’y ajoutent
des enjeux de diplomation et donc de pérennisation d’un groupe professionnel
spécique. Le chercheur par son analyse théorique contribue à éclairer et à dévoiler
les enjeux sociologiques et communicationnels des articulations plus importantes qui
tendent à devenir structurelles avec le temps, entre des champs pourtant fortement
dissemblables. L’enjeu réside dans le partage d’une légitimité au service d’une
continuité d’existence de la communication publique.
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