Chercheur-communicant ou communicant-
chercheur : un médiateur de communautés
The researcher-communicator or communicator-
researcher: a community mediator
Anne-Marie Cotton,
maître de conférences,
Haute École Artevelde (Gand, Belgique),
MICA, LASCO,
am.cotton@arteveldehs.be
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 57
Résumé
Comment composer avec les diciles relations entre chercheurs et praticiens
lorsqu’on réunit ces deux identités professionnelles en une seule et même personne ?
Au travers du vécu de quatorze chercheurs-communicants de sept pays européens,
l’article vise à identier, entre autres, les motivations de ces personnalités hybrides
mais aussi les conditions de production de savoirs considérés potentiellement comme
scientiques par des chercheurs et/ou exploitables par des praticiens. En confrontant
ces résultats au processus d’élaboration/légitimation de savoirs actionnables, l’auteure
fait apparaître qu’une meilleure mise en perspective des productions ainsi qu’une
transformation des théories et analyses en connaissances opérationnelles permettraient
de mettre théories et concepts à l’épreuve des savoirs pratiques et qu’inversement ces
savoirs pratiques nourriraient le travail épistémique.
Mots-clés : identité professionnelle, double identité, chercheur-communicant,
pratiques communicationnelles, recherche en SIC
Abstract
The article analyses how to deal with the dicult relationships between researchers
and practitioners when these two professional identities are combined into one and
the same person. The experience of fourteen researchers-communicators from seven
European countries were analysed. The aim is to identify whether these hybrid
personalities develop knowledge considered as scientic by the research community
or as exploitable by practitioners to support their decision making, and which of
these two audiences they address to acquire either credibility, or a certain prestige.
By confronting these results with the process of developing / legitimizing actionable
knowledge, the author shows that a better perspective into the productions, a real
transformation of theories and analyses into operational knowledge make it possible
to test the theories and concepts to their practical knowledge and that, conversely, this
practical knowledge feeds their epistemic work.
Keywords: professional identity, double identity, researcher-communication
professional, communication practices, communication research
58 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Si certains qualient les relations entre chercheurs et praticiens du champ de la
communication organisationnelle comme limitées et diciles (Jeanneret et Ollivier,
2004 ; Brulois et Charpentier, 2009) et que d’autres réfèrent même à « l’idée de césure
ou de clivage […], à la métaphore du fossé ou de la tension » (Gryspeerdt, 2004, p. 151)
pour les caractériser, comment ceux et celles qui combinent ce double statut vivent-
ils ce constat d’éloignement ? Est-il possible d’allier des héritages institutionnels et
sociétaux diérents, des espaces de légitimation diérenciés, des représentations et
des postures parfois opposées, parfois en désaccord, souvent dans le questionnement
de l’Autre (Bartunek et Rynes, 2014) ?
Quelle identité revendique ce « cas limite qui met en relief beaucoup de questions
et de situations qui se posent à tout chercheur » (Kohn, 2001, 20) ? L’une des deux
identités prend-elle le pas sur l’autre ou sont-elles le « trait d’union entre les deux
termes » ce qui impliquerait une appartenance à deux mondes (De Lavergne, 2007,
28) : celle d’un communicant qui cherche, celle d’un chercheur qui communique (en
dehors de son espace scientique) ?
Chercher à identier et à comprendre la ou les posture(s) du chercheur-communicant
sur base du regard réexif sur la double identité de celui ou celle qui combine
carrière académique en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) et
carrière professionnelle en communication, tel est l’objectif de cet article. Que se
passe-t-il quand les identités professionnelles lient plutôt qu’elles ne démarquent
le monde scientique du monde professionnel ? L’approche s’inscrit alors dans
une vision socioconstructiviste du « savoir » à développer et sa construction joue
sur deux registres au sein d’une seule et même personne : celui de la production de
connaissances et celui du développement personnel (Desgagné, 1997).
Revue de la littérature
Par son constat « la grande rme elle-même a changé de modèle d’organisation
pour s’adapter à la part d’imprévisibilité introduite par le rapide changement
économique et technologique », Castells (1998, 199) nous ore un argument relevant
de l’apport de la pratique à la recherche. Du point de vue de cette perspective, les
communicants sont idéalement placés pour actualiser le ux des inputs permettant
d’enrichir la recherche en SIC. En eet, créée en France en février 1972, la discipline,
qui a obtenu sa reconnaissance universitaire en 1975, a intégré la professionnalisation
dans ses formations – quel qu’en soit le cycle – recrutant des professionnels associés
à temps partiel parmi ses eectifs, ce qui est « à l’origine d’un suivi assez n de
l’évolution rapide et même uctuante des champs professionnels concernés, sans
que (pour l’essentiel) il entraîne une dépendance à l’égard des savoir-faire, de
représentations et des stratégies professionnels » (Miège, 2000, 552). À ce constat,
Morillon (2008) ajoute un bémol, car, dans certains cas, « pour accéder au terrain,
le chercheur doit accepter de travailler sur le terrain » ce qui implique une activité
« directement productive » amenant « des questionnements d’ordre épistémologique,
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 59
éthique ou pratique ». Ceci explique peut-être la quête d’un ancrage théorique et
scientique pour parvenir à une reconnaissance universitaire et à une légitimité
scientique qui se traduit par la « détermination de relier les travaux autour d’une
théorie fondatrice, […] une vision fédératrice » (Miège, 2000, 554-555). Toutefois,
ce qui est spécique aux SIC et leur permet d’appliquer « des méthodologies inter-
sciences à des problématiques transversales » (ibid., 562) en prônant une notion
d’interdisciplinarité évolutive qui est au fondement de la discipline, c’est la capacité
de se modeler d’assez près sur des découpages d’ordre professionnel. Le désavantage
qui en résulte, comme par exemple la simultanéité des processus de communication
(communication comme fonction phatique, comme désignant les stratégies et les
pratiques ou comme médiatisation technique), est que cette interdisciplinarité entraîne
des confusions dans l’espace public par rapport aux limites du champ (Sfez, 2001).
Elle se traduit néanmoins dans une approche scientique propre qui consiste à relier
connaissances fondamentales et connaissances immédiates, acquis théoriques et
savoir-faire professionnels, élaboration conceptuelle et travail de terrain (Morillon et
Bouzon, 2015). Cette posture complète l’argumentation de l’apport de la pratique à
la recherche.
D’un point de vue épistémologique, la construction de connaissances liées à une
pratique professionnelle donnée tient compte du contexte réel où cette pratique
est actualisée ainsi que de la compréhension conçue comme agissante (Giddens,
1987) – qu’en a le communicant, car elle inuence le sens qu’il donne à ces situations
de pratique. Pour ce qui est du chercheur en SIC, Benoît précise que celui-ci engage
au moins implicitement « une réexion de nature proprement épistémologique sur la
portée et les limites de ses connaissances, sur les possibilités et les limites de son propre
exercice » (2016, 27). Dans le cas de cette recherche, communicant et chercheur sont
une même personne qui construit un corpus de connaissances « autour de l’exploration,
en contexte réel, d’un aspect qui concerne [sa] pratique professionnelle » (Desgagné,
1997, 373). La perspective socioconstructiviste implique une démarche qui peut
être dénie comme proche de la co-construction d’un objet de connaissance entre
chercheur et communicant, mais ici réunis en une personne. Sa double identité lui
permet d’appréhender la recherche comme un projet de perfectionnement du point de
vue du communicant qui pourra améliorer sa pratique, mais aussi comme un projet
d’investigation pour le chercheur qui fera avancer les connaissances de l’intérieur de la
démarche de réexion. Adhocrate
1
, le chercheur-communicant combine l’autonomie
1 Nous alludons sur le concept de l’adhocratie, et adoptons ce néologisme popularisé par Toer
(1974) et repris par Mintzberg (1982) qui le décrit comme « une conguration organisationnelle
qui mobilise, dans un contexte d’environnements instables et complexes, des compétences
pluridisciplinaires et transversales, pour mener à bien des missions précises » car il exprime la
mobilisation de compétences interdisciplinaires et transversales (Miège, 2000) dans la conguration
individuelle du communicant-chercheur/chercheur-communicant actif dans des environnements
complexes et instables de par la double identité.
60 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
et la polyvalence du professionnel à la qualication élevée de l’expert (Mintzberg,
1998). C’est ainsi qu’en intégrant la maîtrise de la totalité de la procédure de sélection,
de la conance a priori au contrôle a posteriori, il simplie les choix organisationnels
liés aux projets de recherche et il réunit en une personne les ajustements mutuels
qui reposent sur une normalisation commune (Brizard-Kim, 2016). Ainsi peut-il tenir
compte des structures organisationnelles en place et des attentes institutionnalisées des
deux mondes, permettant à la pratique d’éclairer la production de connaissances tout
en tenant compte simultanément des préoccupations et des intérêts de part et d’autre
(ibid., 377). En eet, les perspectives des acteurs individuels quelles que soient leurs
identités professionnelles – ne peuvent être dissociées des cultures professionnelles et
des pratiques sociales dans lesquelles ces acteurs s’inscrivent (Brookhart et Loadman,
1990).
Ainsi, cet individu « hybride » articulerait son rôle de chercheur en fonction des
balises et des orientations de la compréhension en contexte qui se construit au l de
l’exploration et renvoie au projet théorique, et son rôle de communicant en fonction
des réajustements de ces balises et de ces orientations.
Mais peut-on limiter l’impact de la pratique à des réajustements dans cette perspective
de co-construction ? Cette position épistémologique renvoie indubitablement à une
certaine conception du communicant qui sous-entend une reconnaissance et un intérêt
à sa « compétence d’acteur en contexte » (Giddens, 1987), soit à la capacité dont
dispose un acteur social à exercer son jugement et à orienter sa prise de décision en
situation, donc à exercer un « contrôle réexif » sur son environnement en fonction de
son rôle et de ses responsabilités mobilisant son agir. Nous référons ici à Mucchielli
(1968) qui parle du développement d’une « intelligence de la situation » et à Bencherki
pour qui « la communication devient l’étude de la circulation et de la propagation de
l’action […] notamment par l’observation des pratiques de capture » (2015, 129).
Ainsi Boidot et Domenget insistent sur la rigueur, « primordiale dans ce métier
pour asseoir sa crédibilité » (2017, 170), sur des questions de recherche permettant
de certier la véracité de l’information, sur des réexions portant sur les contenus des
formations incluant le doute cartésien, le développement de l’esprit scientique et le
questionnement du statut des sources d’information. Brizard-Kim (2016) analyse pour
sa part le travail de documentation eectué dans la presse professionnelle amenant à
identier des thématiques de recherche.
Intégrer les points de vue du chercheur et du communicant supposerait non pas un
regard normatif et extérieur sur le sujet de recherche, mais fonctionnerait du double
intérieur contextuel (académique et pratique) pour comprendre ce qui supporte
l’action de cet « adhocrate ». De ce fait, tout objet de recherche ne pourrait se prêter à
cette approche : certains champs d’investigation ne nécessitent pas l’apport de l’autre.
Mais qu’en est-il d’un tel cloisonnement en une seule personne : la « compétence
d’acteur en situation » peut-elle être mise en veilleuse ? Comment « concilier des
intérêts souvent diérents voire opposés, [ne pas] remettre en cause l’indépendance
et la légitimité scientique des travaux cause de] la possible confusion entre les
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 61
postures de recherche et de consultance, au-delà d’une éventuelle “schizophrénie” »
(Morillon, 2008 : en ligne) ?
Ces réexions impliquent de dénir l’identité professionnelle qui se construit sur la
base de quatre éléments : ce qu’était l’individu avant toute expérience du travail, puis
son métier, son organisation et enn les groupes homogènes auxquels il appartient ou
non (Fray et Picouleau, 2010). Composante de l’identité globale de la personne, cette
identité professionnelle se construit en soi et avec les autres sur la base de l’identité
personnelle par l’inscription de la personne dans des formes de vie sociale : « Soi
au travail concerne le regard posé par et sur autrui » (Bonnet et al., 2013, 11). Par
l’identité professionnelle, les professionnels se dénissent par rapport à eux-mêmes
et aux autres (Lasky, 2005). Cette construction du Soi professionnel se modie tout
au long de la carrière et interagit avec diérentes sphères sociales (Madileng, 2014).
Dubar ajoute encore que l’identité professionnelle est le résultat de relations de pouvoir
et d’appartenance à des groupes, dépendant de la reconnaissance que l’individu reçoit
de ses savoirs, de ses compétences et de son image (Dubar, 1991).
Nous basant sur ces réexions, nous tentons de répondre aux trois questionnements
suivants.
Quelles nalités de la recherche visent ces chercheurs-communicants : élaborer des
savoirs considérés comme scientiques par la communauté des chercheurs ou comme
exploitables par des praticiens pour décider de leur action (Déry, 1997) ? Tirent-ils/
elles des avantages de cette double situation et déploient-ils/elles des stratégies de
recherche visant à s’assurer le contrôle de la constitution du champ de recherche au sein
duquel ils s’inscrivent (Bourdieu, 1975 ; Audet, 1986) ? À quels publics adressent-ils/
elles leurs recherches qui doivent contribuer à l’acquisition d’une certaine crédibilité
(Arber, 2006), voire à l’attribution d’un certain prestige devant leur donner un plus
large accès aux ressources du champ (Déry et Toulouse, 1994) ?
Qu’en est-il de la distanciation par rapport au travail quotidien et aux injonctions
du temps court de l’action professionnelle versus le temps long de la réexion
académique ? Comment la vivent-ils/elles ? Disposent-ils/elles d’une meilleure mise
en perspective des productions ? Réalisent-ils/elles une réelle transformation des
théories et des analyses en connaissances opérationnelles ?
Enn, comment mettent-ils/elles les théories et les concepts à l’épreuve de leurs
savoirs pratiques et inversement comment ces savoirs pratiques nourrissent-ils
leur travail épistémique (Avenier, 2004) ? Sont-ils/elles davantage conscient(e)s
que les démarches qu’ils entreprennent dans les associations tant académiques que
professionnelles ou les lières professionnalisantes sont susceptibles d’accompagner
le développement et la reconnaissance des métiers ? Comment ces constats quels
qu’ils soient – se matérialisent-ils ?
62 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Méthodologie
L’étude exploratoire propose une analyse thématique à partir d’entretiens semi-
structurés réalisés avec quatorze membres de l’association Euprera (European Public
Relations Education & Research Association), trois femmes et onze hommes, qui
combinent les deux statuts : chercheur académique dans les SIC et professionnel
de la communication interne (directeur de la communication : DirCom) ou externe
(consultant) et qui sont également membres d’associations professionnelles.
Nous avons identié la double identité des sujets au départ de leur prol et de la
présence d’une double appartenance académique (chercheur) et professionnelle
(communicant) – achée sur la plateforme professionnelle LinkedIn (annexe 3).
Ce média socio-numérique ore à ses utilisateurs des possibilités de réseautage, de
partage de « bonnes pratiques », de prolage, de veille et de mise en visibilité de leur
organisation. Il est la première référence en Europe pour les agences de recrutement
et est également utilisé comme instrument de « employer branding » (Schneiderman,
2016). Ces caractéristiques sont garantes de la conformité des informations
professionnelles partagées et visent à faciliter un prolage précis de chaque utilisateur.
L’approche qualitative est préférée à la quantitative, car elle permet de recueillir
des informations sur le vécu des chercheurs-communicants qui ne pourraient l’être
avec un questionnaire (Albert et Avenier, 2011). Pour des raisons de contraintes
géographique (sept nationalités), linguistique (en anglais) et temporelle, un guide
d’entretien composé de questions ouvertes a été envoyé aux quatorze répondants qui
ont accepté de participer et d’assurer un suivi an d’aner leurs réexions. Le guide
couvrait quatre thèmes : la dénition de l’identité professionnelle, les motivations des
approches de recherche, les relations par rapport aux champs (pratique et académique),
l’impact de la double identité sur les actions (annexe 1).
L’analyse thématique est construite d’une part sur la typologie des formes
de recherche en fonction des enjeux de recherche : ontogénique (se redénir),
nomothétique (faire connaître), pragmatique (agir) et politique (faire changer) (Van
der Maren, 2014) et d’autre part sur la taxonomie dérivée des expériences (positives,
ambivalentes, négatives) de conit identitaire résultant de l’étude auto-ethnographique
d’Empson (2013) : excitation, joie, escapisme, armation (positif), culpabilité,
confusion (ambivalence), dépression, isolation, fatigue, anxiété (négatif).
Les résultats (annexe 2) sont ensuite confrontés au processus d’élaboration/
légitimation de savoirs actionnables revisité par Avenier et Schmitt (2004).
Analyse des résultats
Prenant appui sur les recherches de l’interactionnisme symbolique de Goman
(1973), et considérant que l’identité numérique est un processus qui repose tant sur
des stratégies relationnelles que sur des demandes de reconnaissance (Denouël, 2011),
nous avons comparé l’identité professionnelle des répondants déclarée dans l’entretien
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 63
avec celle qu’ils achent sur le réseau social LinkedIn (annexe 3), indiquant le niveau
de diplomation du répondant (Dr : doctorat, Ma : master).
Nationalité Nombre Entretien
LinkedIn
Identité
chercheur-
communicant
Identité
communicant-
chercheur
Identité
chercheur-
communicant
Identité
communicant-
chercheur
Suédoise (SU) 2 2 (Dr)(Dr) 2
Anglaise (UK) 3 1 (Dr) 2 (Dr)(Ma) 1 2
Italienne (IT) 3 1 (Dr) 2 (Ma)(Ma) 1 2
Slovène (SI) 1 1 (Dr)
1
Néerlandaise (NL) 2 1 (Dr) 1 (Dr)
2
Allemande (G) 2 1 (Dr) 1 (Ma)
2
Autrichienne (AU) 1 1 (Dr) 1
TOTAL 14 7 7 10 4
Tableau 1. Comparaison des identités professionnelles hors ligne (entretien) et en ligne (prol
LinkedIn)
L’appartenance académique est davantage marquée dans le prolage professionnel
en ligne (dix prols) que lors de l’entretien (sept répondants qui se sont dénis
comme chercheurs-communicants). Sur LinkedIn, les communicants-chercheurs au
statut de professeur invité s’identient comme communicant (#4), même si dans le
cas d’un répondant il est titulaire d’un doctorat ; ceux qui ont un statut au moins
équivalent à professeur associé s’identient comme chercheur. Dans les entretiens,
l’un des répondants indique : « le fait d’avoir un pied dans chaque monde mais avec
une prédominance académique permet de garder une distance critique par rapport à
l’apport de la pratique dans la recherche scientique » (SU2). Cette posture critique
n’est nullement pour lui « synonyme de faire de la recherche du haut de sa tour
d’ivoire : l’apport de la pratique est qu’elle rend le chercheur-communicant conscient
des tenants et aboutissants des deux camps ». Cette prise de conscience l’oblige à
adopter une posture plus humble. « La double identité rend le travail plus stressant
mais plus riche » (SU2). Trois répondants (Slovène, Néerlandais et Allemand) se
présentent lors de l’entretien comme communicant-chercheur, à l’inverse de la
description achée sur leur prol LinkedIn.
Quel impact les expériences de conit identitaire (Empson, 2013) produisent-elles
sur les « adhocrates » ?
L’aspect ontogénique qui revient sous diverses formulations dénit que « la
recherche académique ne doit pas seulement se focaliser sur les problèmes des
chercheurs, mais aussi sur les problèmes du monde réel qui ont besoin de réexion
et de progrès (qui ne peuvent généralement pas être réalisés par les praticiens eux-
mêmes en raison d’autres priorités et manque de temps / connaissances / méthodes),
car c’est exactement ce pourquoi la société nous paie » (G1). Les répondants se
64 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
voient comme des agents et des acteurs de changement, comme des médiateurs
– « mentor, coach, enseignant, motivateur, stimulateur, critique, challenger » (IT2) –
entre les mondes de la pratique et de la recherche (SU1) dont le travail épistémique est
nourri par la pratique (SU2). Ils font le pont entre la théorie et la pratique : regardant
la pratique d’un point de vue scientique et la science d’un point de vue pratique.
« C’est pourquoi je développe la théorie des relations publiques à partir de ce que
je vois, ce qui est nécessaire dans les organisations d’aujourd’hui et je développe
des outils pour la pratique à partir de ce que j’apprends de la théorie » (NL1).
Aussitôt les problématiques du terrain identiées, ils partent en quête de la question
de recherche qui fera sens (UK1). La pratique nourrit leur recherche qui répond à
leurs questionnements scientiques qu’ils communiquent soit aux communicants
soit aux chercheurs. « J’analyse l’impact des séismes sur l’évolution de l’opinion
publique dans une optique de modélisation de la communication et de la gestion de
crise » (NL2). De plus, comme la discipline s’est constituée au départ de la pratique,
il est dicile de l’ignorer (SU2). Ce qui explique que lorsqu’ils se rendent compte
que « certaines théories développées dans des recherches dites fondamentales ne
serviront jamais à la pratique » (UK3), ils se sentent mal à l’aise.
D’un point de vue nomothétique, « être un professionnel parmi les professionnels,
les écouter, cela permet d’identier les dés qui stimuleront les recherches futures
et nourriront le corpus de connaissances de la communication » (G1). Reconnaître
les deux identités comme indissociables de son identité professionnelle « c’est
identier les besoins pour atteindre les hauts standards de la recherche, mais aussi
les contraintes professionnelles nécessaires pour comprendre les développements
de notre discipline » (NL2). Si la plupart publient prioritairement dans les revues
savantes, c’est pour répondre aux injonctions des systèmes universitaires. Or, l’agenda
des publications qui gère le monde académique n’est pas compatible avec la pratique
(SU1). Ils adaptent ensuite ces publications – pour autant qu’elles aient été acceptées
par ces revues « de haut niveau qui se concentrent sur des débats théoriques ou des
études empiriques avec de solides normes méthodologiques » (G1) dans un style
journalistique pour un public professionnel : « les retours de ces dernières enrichissent
la pratique et nourrissent mes prochaines recherches » (SU2). Ils s’accordent à dire
que « les ressources que recèle la pratique sont plus riches que celles de la recherche »
(SI1) et que « si les résultats ne développent pas de connaissances scientiques, ils
n’ajouteront rien à la pratique » (UK3), ce qui implique que « lorsqu’il tourne le dos
à la pratique pour des raisons de laxisme, de carences scientiques, de faiblesses
méthodologiques, d’absence de rigueur, le débat scientique s’auto-alimente et les
critiques prennent cela pour des normes, appauvrissant le débat. La double identité
permet de contrer ces aprioris. » (G1) Mais elle n’est pas sans risque. Ainsi, être
considéré comme trop proche du sujet d’étude, trop proche de la pratique par les
chercheurs traditionnels c’est être considéré comme « natif et non critique » (SU2),
soit être mis hors de la communauté scientique : « mon approche de la recherche
partant de et incluant la pratique a terni mon inuence dans le milieu académique
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 65
mais l’a revigoré auprès des praticiens » (SU1). Un constat également établi par Elsa
Poupardin et Mélodie Faury (2018). Si les eorts de vulgarisation et les interventions
ou publications dans des espaces non scientiques dégagent un capital symbolique,
celui-ci ne « “vaut rien”, du point de vue académique si les auteur·es ne jouent pas “le
jeu du champ” et n’acquièrent pas dans le même temps, et au sein de leur discipline
d’appartenance une certaine légitimité » (Poupardin et Faury, 2018 : en ligne).
Vu sous l’angle pragmatique, « pour que la recherche ait un impact sur la pratique,
elle doit être nourrie par la pratique » (SU1) et la double identité mène presque
naturellement à rééchir des deux perspectives (AU). Perspective conceptuelle,
réexion sur ce que pourraient être les choses plutôt que sur ce qu’elles sont (SU1, NL1),
méthode abductive pour créer des connaissances en interaction avec les communicants
(SU1), « la double identité permet d’échapper à la double herméneutique en
interprétant non pas l’interprétation d’un tiers mais celle de ses propres expériences
de communicant » (SU2). Elle permet aussi de suivre de près les préoccupations des
praticiens et de travailler sur des projets actuels et pertinents pour la pratique, puis
d’obtenir des résultats qui pourront être présentés « lors de conférences académiques
et soumis à des revues savantes » (G1). L’« adhocrate », qui fait entrer la pratique dans
la recherche, ne va pas se perdre dans le quotidien volatil, mais répondra aux questions
de recherche (G2) en faisant bénécier ses collègues chercheurs de son expérience et
leur permettant de poser la question « où trouver les données empiriques » ? La valeur
de son expérience est plus que la somme des parties : « elle établit un équilibre entre
créativité et résultats mesurés au niveau de la pratique, elle guide le développement
au niveau de la recherche », car de par sa double identité, il considère ne pas poser de
questions de recherche « étroites » mais être à même de contribuer à l’ensemble de la
discipline, théorie et pratique (UK2). Par ailleurs, si elle permet d’identier les sujets
de recherche qui seront potentiellement porteurs pour les parties prenantes des deux
réalités sociales (G1), « l’identité du communicant oblige l’identité du chercheur à être
plus concise, plus directe, “keep it short and simple” » (AU). La pratique apporte une
expérience de consultance appréciable lors des négociations de projets de recherche
tant appliqués (même langage) que fondamentaux (mêmes stratégies) (UK1), elle est
une aide appréciable lors des interactions et des présentations de recherches, car elle
stimule le partage des idées et des résultats (IT1). Aussi, le fait que certains chercheurs
tournent le dos à la pratique est ressenti comme tant d’opportunités non saisies (UK3).
Car, même si cette double identité leur fait systématiquement souligner la rigueur et la
pertinence, « pour beaucoup de communicants il s’agit de rigueur et d’inadéquation
de la théorie » (UK2) parce que, comme de leur point de vue le monde de la recherche
scientique tend à se replier sur lui-même, à se distancier de la réalité, la pratique ne
peut susamment en bénécier (NL2). Et pourtant tous s’alignent sur l’injonction de
combiner les deux « car la pratique est tellement plus rapide que la recherche que si
on n’est pas dedans, on est hors-jeu » (SU2).
Enn, pour ce qui est de la dimension politique, les changements que peuvent apporter
les enjeux de la recherche nourrie par la pratique se situent à trois niveaux : 1) celui de
66 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
la conscientisation que les prises de décisions dénissent les développements ultérieurs
en analysant scientiquement ces processus décisionnaires ; 2) celui des méthodes
qui permettent d’accroître les connaissances dans l’analyse et la compréhension
des systèmes et 3) celui des méthodes pour comprendre les eets à long terme des
concepts qui inuencent la mode et les autres formes de prise de décisions à court
terme (SU1). Pour réaliser ces changements il est important d’introduire la pratique
dans les avantages du temps long an que les résultats bénécient aux deux mondes
(IT2). Mais il faut également savoir que ces questions diérentes de ceux qui
n’achent qu’une seule identité, ces idées conceptuelles basées sur les théories de
la communication auront pour conséquence qu’il faudra « modier nos stratégies de
recherche » (NL1). En eet, en partant des expériences de la pratique entrent
en jeu des facteurs très diérents des situations en laboratoire de recherche, il est
possible de réaliser des transferts de théories (NL2). En résumé : « les savoirs qu’on
tire de la pratique sont immenses et élargissent votre réexion et par extension, celle
de vos publics » (UK1). Bien qu’il soit utile d’ajouter que « l’impact pratique de
notre recherche est le reet de dés fondamentaux. La compréhension de tels cadres
de recherche n’a généralement pas d’impact à court terme, mais aide à renforcer
les connaissances, à modier les structures et les processus, à xer de nouveaux
objectifs, etc., ce qui signie que l’impact pour la profession et le milieu universitaire
sera moyen. – mais quand même... » (G1.)
Il est intéressant de souligner que les injonctions du temps court de l’action
professionnelle versus le temps long de la réexion académique taxé de « mythe »
(SU1) n’ont pas été perçues comme une dichotomie (SI), celle-ci se situant davantage
au niveau des logiques de raisonnement (NL1), des niveaux de connaissances et
d’expériences diérents. Ces derniers se traduisent par des curiosités diérentes qui
expliquent « que mes résultats dièrent de ceux de mes collègues chercheurs pur-
sang pour des recherches similaires : le doute est la seule certitude » (IT2).
L’apport de la pratique à la recherche en SIC est vécu très diéremment en fonction
de l’équilibre entre les deux identités : si tous s’accordent sur le fait que la pratique
introduit une dynamique dans le processus de la recherche (G2), le point d’ancrage
temporel de l’intersection entre recherche et pratique varie. Pour certains, la majorité
des idées de base et des concepts de recherche proviennent de théories développées
dans le champ ou d’actions qui se déroulent dans la réalité sociale (SU2), pour
d’autres la pensée critique et les connaissances opérationnelles permettent de modier
les théories et l’analyse (IT2), ou encore, au départ d’exemples de recherches qui
dérivent de la pratique, des clients du monde professionnel sont amenés à intégrer des
théories dans leurs réexions stratégiques : et « la boucle est bouclée » (UK3).
Enn, il semblerait que dans certains pays combiner les deux identités est le seul
moyen d’accéder à une position à haute responsabilité : sociale (prestige et réputation),
économique (rémunération) et politique (jeu de pouvoir). Une argumentation
fonctionnaliste en faveur de l’institutionnalisation de la double identité comme cela a
été le cas dans des professions reconnues telle la médecine (les médecins réputés sont
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 67
souvent chefs de département en milieu hospitalier) ou le droit (SI) qui, toutefois, ne
tient pas compte de la noblesse du but de la profession comme le posaient Grunig et
Hunt : « serving others is more important than their [professional’s] own economic
gain » (1984, 66).
Pour conclure et pistes de recherche
Notre premier questionnement portait sur les nalités visées par ces chercheurs-
communicants. Si la double identité ore des avantages aux chercheurs-communicants,
ils ne déploient pas sciemment des stratégies de recherche pour s’assurer le contrôle
de la constitution du champ de recherche (Bourdieu, 1975 ; Audet, 1986). Ils visent
des nalités de recherche ontogéniques qui élaborent des savoirs bénéques aux
deux communautés : scientiques par leur rigueur et leur méthodologie pour la
communauté des chercheurs et exploitables par leur ancrage dans la pratique pour
aider les communicants dans leurs actions (Déry, 1997). Si la double identité, « une
fois reconnue et légitimée auprès des pairs des deux mondes, ouvre des portes »
(AU), la réputation se construit principalement « par la publication de résultats dans
des revues à comité de lecture, en obtenant des récompenses lors de conférences
académiques, etc. […] également reconnu par les professionnels [au niveau national],
même s’ils ne sont généralement pas en mesure d’en évaluer la portée académique »
(G1). D’un point de vue nomothétique, les publics de leurs recherches sont mixtes,
comme leur identité. Mais si la crédibilité doit s’acquérir dans les deux mondes
(Arber, 2006), le prestige qui débouche à un plus large accès aux ressources du
champ (Déry et Toulouse, 1994) s’obtient davantage auprès des professionnels de la
communication. Une double appartenance qui bénécie d’une légitimité auprès des
professionnels de la communication mais dont le chercheur-communicant ne tire que
très peu de prot dans le monde académique.
Pourtant, les réexions sur le temps long les aident à se concentrer sur les
problématiques les plus importantes (G2), ce qui implique que d’un point de vue
pragmatique, leurs recherches ont gagné en pertinence et qu’ils ont une meilleure
compréhension des problèmes émergents dans la pratique (NL2) même s’il leur
semble qu’il y a beaucoup moins de certitudes aujourd’hui (IT2). Ils disposent d’une
meilleure mise en perspective des productions (SU1, NL1). La conclusion de ce
second questionnement est qu’en disposant ou en obtenant des expériences issues de
la pratique qui leur permettent de comprendre ce qui se passe dans la réalité du terrain,
les chercheurs-communicants mettent en application une réelle transformation des
théories et des analyses en connaissances opérationnelles (SU2).
Et donc, « politiquement », ils croient à la « contamination positive des deux
mondes » (IT1) qui leur permet de mettre les théories et les concepts à l’épreuve
de leurs savoirs pratiques et inversement de nourrir leur travail épistémique de ces
savoirs pratiques (Avenier, 2004). S’ils présentent les résultats de leurs recherches
dans les associations tant académiques que professionnelles, endossant ainsi le rôle
68 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
de médiateur de communautés, ils sont critiques par rapport à celles-ci : elles se disent
intéressées par le transfert de connaissances entre les deux mondes mais ne l’activent
pas vraiment, probablement parce que leurs membres appartiennent majoritairement
à l’un des deux (G1). Pourtant, ils rendent « perméables des mondes diérents »
(Morillon et Bouzon, 2015, 80). La reconnaissance de la communication tirerait sans
doute prot d’une « croissance de doubles identitaires » (NL1) qui feraient de leur(s)
associations(s) professionnelle(s) un de leurs repères identitaires professionnels,
car les associations professionnelles facilitent les discours constitutifs des identités
professionnelles et permettent de les recadrer vers le monde extérieur (Cotton,
2017). Mais ce rôle de contrôle réexif (Mucchielli, 1968) est encore insusamment
reconnu pour bénécier d’une légitimité au sein des SIC. Étant donné que cette récente
communauté scientique n’a pas encore stabilisé sa propre institutionnalisation, elle
privilégie les travaux émanant d’acteurs qui s’identient à un ancrage théorique
et scientique lui permettant d’accéder à une reconnaissance universitaire, à ceux
d’acteurs qui revendiquent une appartenance mixte, qui fonctionnent en regard d’un
double intérieur contextuel et qui n’apportent pas susamment à la sédimentation
académique de la discipline.
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72 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Annexes
Annexe 1. Guide d’entretien
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 73
74 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Annexe 2. Grille d’analyse des 14 entretiens
anonymisés
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 75
76 Inuences croisées entre pratiques et recherches en communication des organisations
Chercheur-communicant ou communicant-chercheur : un médiateur de communautés 77
Annexe 3. Identités professionnelles des
répondants sur LinkedIn par nationalité
La première fonction est considérée comme identité prévalant sur le réseau social.
Identité 1 Identité 2 ID Titres (anonymisés) sur LinkedIn
Chercheur Communicant AU Directeur du département recherche et de commu-
nication corporate et marketing / Consultant
Chercheur Communicant G1 Professeur en communication stratégique / Éditeur
et consultant
Chercheur Communicant G2 Directeur scientique / Consultant freelance
Communicant Chercheur IT1 PDG agence conseil / professeur invité en RP,
public aairs et relations globales
Chercheur Communicant IT2 Professeure associée en communication corporate
en RP / Consultante freelance
Communicant Chercheur IT3 Directeur en agence conseil / professeur invité en
public aairs et gestion de crise
Chercheur Communicant NL1 Professeure en SIC / PDG d’une Académie pour
professionnels de la communication
Chercheur Communicant NL2 Professeur en SIC / Consultant freelance
Chercheur Communicant SI Directeur du Centre de marketing et de relations
publiques et professeur d’université / Partenaire et
Directeur, co-fondateur d’une agence-conseil
Chercheur Communicant SU1 Professeur en science de l’innovation et manage-
ment / PDG d’une agence-conseil
Chercheur Communicant SU2 Directeur du département recherche, collaboration
et innovation / Membre adjoint du conseil d’admi-
nistration d’une agence-conseil
Communicant Chercheur UK1 PDG agence conseil / professeur en relations inter-
nationales
Chercheur Communicant UK2 Membre associé de la faculté de la Business
School / Consultant freelance
Communicant Chercheur UK3 PDG d’une agence conseil / professeur invité en
RP
Légende : AU (Autriche) – G (Allemagne) – IT (Italie) – NL (Pays-Bas) – SI (Slovénie) – SU
(Suède) – UK (Royaume-Uni)