Pédagogie!et!dilemme!de!l’enseignement!de!l’éthique!du!lobbying!137!
d’analyse  comparée  des  chartes  éthiques  d’entreprises  et  de  cabinets  de  lobbying 
dans  leur  diversité :  « Guide  des  conduites  éthique  des  affaires,  Guide de  bonnes 
pratiques  en  matière  de  lobbying »  (Thalès,  20  pages) ;  « Charte  éthique  du 
lobbying »  (Total,  2  pages) ;  « L’éthique  au  quotidien.  La  beauté  de  l’éthique, 
l’éthique de la beauté » (plaquette de 45 pages qui traite en une page des Activités 
politique et de lobbying de l’Oréal). Dans la lignée de cet exercice, ils rédigent un 
code de conduite éthique des affaires dans le cadre de leurs travaux tutorés. 
4.! Éthique!et!compétences!communicationnelles!
L’enseignement de l’éthique s’enrichit de ce qu’il irrigue plusieurs enseignements, 
a  fortiori  ceux  sur  la  communication,  la  rhétorique  et  les  savoir-être  propres  aux 
lobbyistes.  Les  étudiants  y  sont  invités  à  réfléchir  aux  contextes  dans  lesquels  les 
compétences  communicationnelles  (Dozier,  2010),  les  savoir-être  et  les  soft  skills 
(Bellier, 2004) peuvent questionner des règles déontologiques, et créer des dilemmes 
éthiques. Si le périmètre des soft skills est flou, et fait l’objet de débats, une liste à la 
Prévert permet appréhender leur nature ambiguë : 
 “-  Communication  –  oral,  speaking  capability,  written,  presenting,  listening, 
Courtesy […], Flexibility […], Integrity […], Interpersonal Skills – nice, person-
able,  sense  of  humor,  friendly,  nurturing,  empathetic,  has  self-control,  patient, 
sociability, warmth, social skills, Positive Attitude – optimistic, enthusiastic, en-
couraging,  happy,  confident,  Professionalism  –  businesslike,  well-dressed,  ap-
pearance, poised, Responsibility […], Teamwork […], Work Ethic […]” (Robles, 
2012, p. 455).  
 
Le  professionnalisme  serait  un  ensemble  de  standards,  de  normes,  de 
compétences,  de  qualités  et  de  comportements,  attendu  de  la  part  de  personnes 
occupant  certains  postes  et  exerçant  certains  métiers.  Les  contours  du 
professionnalisme  propre  aux  métiers  du  lobbying  se  construit  en  permanence  en 
fonction  de  l’évolution  des  attentes  d’une  grande  diversité  de  publics :  les  clients 
commanditaires de préconisations et d’actions de lobbying, les cibles des actions de 
lobbying  qui  sont  l’ensemble  des  acteurs  intervenant  tout  au  long  de  processus 
décisionnels depuis la mise sur agenda jusqu’à l’interprétation des lois et règlements 
et le contrôle de leurs modalités de mise en œuvre, les médias, les citoyens... Une 
conception  exigeante  du  professionnalisme  plaide  pour  ce  qu’il  inclut  de  surcroît 
une capacité réflexive sur ses pratiques et un souci éthique dans l’appréhension des 
méthodes et des outils propres à son métier. Professionnalisme et soft skills sont liés 
en  ce  que  ces  dernières  ont  trait  avec  la  personnalité,  et  donc  avec  les  qualités 
morales,  et  avec  l’intégration  intime  de  la  nécessité  impérieuse  d’approuver  des 
repères  déontologiques  et  d’effectuer  un  effort  réflexif  douloureux.  La 
préoccupation  éthique  ferait  donc  intimement  partie  de  la  professionnalité  des 
lobbyistes.