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« fournir en temps opportun, des analyses et des recommandations qui permettront
une gouvernance efficace des relations avec les intervenants, en misant sur la
transparence, les comportements dignes de foi et une représentation authentique et
contrôlable, de manière à maintenir le permis d'exploitation de l'organisation » (p. 5).
Directement liées aux modalités de construction des relations avec les publics, les
activités des communicateurs posent un certain nombre d'enjeux identitaires (sociaux,
culturels, idéologiques, économiques, historiques, discursifs...). Traditionnellement,
les organisations construisent leurs identités à travers leur nom, leurs marques, leur
positionnement, leurs valeurs, leur histoire... Plus récemment l'essor des médias
socionumériques a reconfiguré les liens entre identité et réputation. Considérée
comme une composante de l'identité numérique, « l'e-réputation organise un système
de valeurs, sur un axe qui va de la visibilité à la confiance. Notoriété, popularité,
crédibilité, influence, autorité, ce qu'elle mesure emprunte à des domaines relevant de
cultures différentes, qui s'enchevêtrent » (Merzeau, 2015, p. 21). Au niveau des
individus, leurs usages professionnels des médias socionumériques donnent lieu à des
formes identitaires, liées à la visibilité et à la viralité, recentrant la question de
l'expertise sur celle de leur professionnalisation et de leur employabilité (Domenget,
2015). Cette prise en compte des rapports entre identités et médias socionumériques,
à travers la question des usages, met en avant des enjeux éthiques (gestion des données
personnelles, risque d'une surcharge informationnelle, qualité des informations par
exemple sur Wikipédia, construction d'identités fictives...) d'autant plus que ces
activités laissent par définition des traces dans cet environnement numérique.
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Transparence (Catellani, Zerfass, Tench, 2015), responsabilité sociétale, valeurs :
ces notions, associées à la réputation et qui sont aujourd’hui très présentes dans les
discours des organisations, font référence à l’éthique, et demandent à être interrogées
dans leurs fondements. D’un point de vue philosophique, toute action humaine a une
dimension éthique : selon St. Thomas d’Aquin les actes humains sont par définition
moraux (idem sunt actus morales et actus humani). Cette condition universelle
s’applique évidemment aussi aux professionnels de la communication, même si la
prise de conscience de cette dimension n’est pas forcement au même niveau pour tous.
Gauthier (1992) rappelle d’ailleurs l’existence de la thèse de l’inhérence de l’éthique
en communication : cela consiste à « affirmer la présence intrinsèque d’une variable
morale dans toute forme de communication publique ». Selon le European
Communication Monitor (2012), la majorité des professionnels de la communication
en Europe (près de 6 sur 10) a été confrontée à des problématiques éthiques, et celles-
ci sont perçues comme en augmentation.