Professionalisation et processus réexif dans le nouveau diplôme proposé par les IUT 127
etGuigue,2006;MorisseetLafortune,2014),toutensoulignantlesdicultésde
miseenœuvredecelle-ciencontextedeformation.Legenrediscursifàconvoquer
estloind’êtrestabilisé.Eneet,ildoitsesituerentrelasimpledescriptiondel’action,
lediscoursthéoriquetrèsgénéral,ouencorel’expressiondirecteetsimpled’unvécu.
Il convient donc, selon Capron Puozzo et Wentzel (2016, p. 39), « d’instrumenter
l’entréedansladiscursivitépourfavoriserdesdémarchesréexivesdiversiées»en
suscitant le questionnement, en favorisant un positionnement à la première personne
dans les discours, en invitant à la confrontation, à la controverse sur diérentes
manières de faire.
La démarche du portfolio préconisée par Tardif (2006) basée sur ce principe de la
réexivités’organiseautourdelaproductiondetraces.Leconceptde«trace»est
amplementétudiédanslechampdel’analysedel’expérienceet/oudel’activité(Clot
et al., 2000 ; Lainé et Mayen, 2019), parfois en lien avec le concept de « geste ».
Lestracesseprésententsouslaformedelms,dephotographies,d’enregistrements,
d’écrits, de schémas, etc., recueillies en situation professionnelle, puis utilisées dans
diérentsdispositifsd’apprentissageouderecherchepourétayerlaremémorationde
l’action réalisée, en permettre une objectivation, mais aussi pour favoriser le partage
avec des pairs et susciter des controverses professionnelles (Prot, 2004). En formation,
ellessontdenaturesdiérentesselonqu’ellesillustrentl’étatdesapprentissagesà
des moments particuliers d’un parcours de formation, ou selon qu’elles documentent
l’atteinted’unniveaudecompétencesdansunobjectifdecertication(Tardif,2006).
Les traces de ce deuxième type, visent à fournir les «preuves» d’un niveau de
développement à des étapes charnières du parcours. Les unes et les autres peuvent
donnerlieuàdeuxdossiersdistincts(dossierd’apprentissageetdossierderéussites)
qui prennent place et s’organisent dans un portfolio (Poumay, 2017). Les traces, pour
devenir des preuves d’apprentissage, doivent être sélectionnées et commentées par
l’apprenant.Illuirevientdedireenquoiellessontsignicativesdudéveloppement
de ses compétences. En multipliant les points de vue sur les traces produites (auto-
évaluation,évaluationextérieure),l’étudiantpeutprendrepotentiellementlamesure
de son avancée dans la maîtrise des compétences visées.
La place prépondérante, encore accrue avec la mise en place de l’APC, de l’auto-
évaluation dans la régulation des apprentissages est étudiée depuis le début des
années 90 (selon Mottier Lopez, 2015 cité par Roy et Michaud, 2018). Selon Bais
(2017),l’étudiant,lorsqu’ilbénéciedegrillescritériées,estencapacitédeparticiper
progressivement à l’évaluation de ses apprentissages et ainsi d’acquérir de l’autonomie
tout en développant son esprit critique. Ainsi, plus la capacité d’autoévaluation est
développéechezl’apprenant,moinscelui-ciseradépendantdelarétroactionexterne
de l’enseignant. Le but étant de permettre à l’étudiant de s’auto-réguler c’est-à-dire
d’interpréterlesexigencesdel’activité,demettreenœuvredesstratégiesetd’évaluer
les résultats de son action.
Pour aider à objectiver l’évaluation de l’apprenant sur ses productions, on peut
luiproposerdiérentsretourscommentésencoursderéalisationdansunelogique