Introduction
Laurence Leveneur, Maîtresse de conférences,
Sciences de l’Information et de la Communication,
IDETCOM (EA 785),
Université Toulouse 1 Capitole,
IUT de Rodez, France
Laurence.Leveneur-martel@ut-capitole.fr
Daniel Pélissier, Maître de conférences,
Sciences de gestion, IDETCOM (EA 785),
Université Toulouse 1 Capitole,
IUT de Rodez, France
daniel2.pelissier@ut-capitole.fr
2 La professionnalisation des pratiques autour des commentaires numériques.
Parmi les nouvelles données sur lesquelles travaillent les chercheurs gurent les
commentaires numériques. Quelles qu’en soient les formes (visuelles, sonores ou
textuelles), ces traces sont l’objet de nombreuses analyses dans diérents champs
disciplinaires. Commenter une information, un produit, un programme est aujourd’hui
une activité qui s’est largement intensiée sur internet et la gestion des commentaires
est devenue une préoccupation majeure pour nombre d’organisations publiques
ou privées, et ce, quel que soit le secteur économique concerné. Leur diusion
parfois rapide peut avoir des conséquences importantes sur la réputation de ces
organisations (Charest et al., 2017 ; Alcantara, 2015), qu’elles soient commerciales,
publiques ou médiatiques (Leveneur, 2013 et 2019 ; Mercier et Pignard-Cheynel,
2017). Le commentaire client, enn, au-delà de ce qu’il peut enseigner sur un prol
consommateur, s’inscrit dans une forme d’économie spécique (Dorsaf, 2010) et
une société du jugement (D’Almeida, 2007) qui fondent les enjeux sociaux de cette
tendance et méritent d’être questionnées.
Ce constat est à l’origine d’un séminaire lancé en janvier 2018 par une équipe
de chercheurs de l’Université Toulouse 1 Capitole et dédié à ces questions
1
. Les
échanges qui s’y sont déroulés entre diérents experts, chercheurs ou professionnels,
ont conrmé que le concept de commentaire numérique, derrière une apparente
simplicité, reste dicile à cerner. À l’heure de ce « jugement en ligne » (Pasquier,
2014), force est de constater la relative imprécision d’un terme qui recouvre tantôt
les avis clients sur les sites marchands ou promotionnels, tantôt les tweets, posts et
autres traces textuelles ou visuelles laissées par les internautes sur certains réseaux
socionumériques, voire les échanges encore visibles sur les forums de discussion.
Marie-Anne Paveau en a récemment proposé une dénition : « […] on entend ici
par commentaire en ligne un texte produit par les internautes sur le web dans les
espaces d’écriture dédiés des blogs, des sites d’information et des réseaux sociaux,
à partir d’un texte premier » (Paveau, 2017, 36). La nature de ce « texte premier »
est multimodale et plusieurs chercheurs ont relevé leurs traits communs avec les
discours rapportés ou les citations (Longhi, 2020). Si l’on s’en réfère aux travaux qui
ont d’abord porté sur les forums de discussion (Marcoccia, 2004), l’incomplétude de
ces formes conversationnelles potentielles est notable, de même que leur « oralité »
(Dupret, Klaus et Ghazzal, 2010). Ensuite, vient leur organisation séquentielle, c’est-
à-dire leur « ordre de parution chronologique et dialogique » qui les inscrit dans une
« structure d’intelligibilité propre » (Dupret, Klaus et Ghazzal, 2010). À cela, Laura
Calabrese ajoute la décentralisation de la parole que permettent les dispositifs ainsi
1 Le séminaire COMUИ (Commentaires Иumériques et organisations), organisé par les membres de
l’IDETCOM (Institut du Droit, de l’Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication,
EA785, Université Toulouse 1 Capitole), vise à réunir autour de ces questions des chercheurs
spécialistes de l’analyse des commentaires numériques, issus des sciences humaines et sociales et des
sciences juridiques, des étudiants (Master et Doctorat), mais également les professionnels désireux
d’apporter leurs expertises sur le sujet et toute personne curieuse des enjeux du numérique. URL :
https://comun.hypotheses.org/
Introduction 3
que l’horizontalité des échanges qui s’y jouent (Calabrese, 2014), cette dernière
abordant le commentaire non seulement comme un genre conversationnel émergeant,
mais surtout comme une pratique sociale.
Cette diculté à dénir le commentaire s’accompagne d’une diversité des sources
dont il émane. Héritier de pratiques anciennes relevant de domaines variés, le
commentaire numérique multiplie, du côté des organisations, les traces numériques
volontaires et involontaires laissées par les directions et les parties prenantes que
sont les clients, les usagers, les salariés, les syndicats, les médias, les candidats à
un recrutement (Merzeau, 2013 ; Charbonnier-Voirin et al., 2017 ; Pélissier, 2018).
Le commentaire ore ainsi un regard multiple, protéiforme sur celles-ci qui n’a
rien de la simplicité que laissent imaginer certains algorithmes d’évaluation de l’e-
réputation. Les recherches qui lui sont consacrées en sciences de l’information et la
communication sont ainsi ancrées dans des situations particulières comme les médias
(Péquignot, 2019), le deuil (Marcoccia, 2018), le discours politique (Taïeb et Candel,
2020 ; Gardenier et Monnier, 2020). Les sciences de gestion et plus particulièrement
le marketing publient une littérature pléthorique sur les commentaires clients.
Les commentaires numériques impliquent désormais, de la part des organisations,
une prise en charge qui se traduit notamment par la professionnalisation de pratiques
liées à la gestion ou à l’animation des communautés de marques, comme l’illustre
depuis une dizaine d’années la montée en puissance des gures de community
managers ou de social media managers, véritables « usagers frontière » à l’interface
entre un internaute et un travailleur (Alloing, 2018), et que le changement constant des
dispositifs socionumériques place dans une forme « d’amateurisation permanente »
(Alloing, 2018). Les pratiques de ces professionnels demeurent encore très
variables, diérenciées, et connaissent des évolutions qui sont à replacer au cœur
de celles que vivent les « […] organisations sous l’eet des potentialités induites
par le développement web et des réseaux sociaux » (Olivesi, 2016, 100). Dans une
troisième livraison de la revue Communication et Professionnalisation, Jean-Claude
Domenget et Alexandre Coutant observaient déjà l’émergence de nouveaux postes,
« qualiés de métiers de l’internet » (2015, 7) et souvent dénis en rapport avec
le support dont ils relèvent, en particulier les médias socionumériques. Parmi ces
« nouveaux » métiers, ceux liés aux commentaires numériques se sont largement
développés, en faisant appel à des compétences variables. Certaines relèvent plutôt de
la stratégie communicationnelle, comme lorsqu’il s’agit de rendre visible une marque
par diérentes techniques de captation de l’attention et d’incitation à participer, ce en
quoi consiste le travail des chargés de communication web (Larroche, 2015). D’autres
font plutôt appel à des qualités « éditoriales » et relationnelles, comme celles que
déploient les animateurs de communauté ou content managers (Larroche, 2015, 136).
Notion complexe aux caractéristiques variées et aux contours ous, concept aux
enjeux opérationnels importants qui impliquent de nombreuses parties prenantes
de l’organisation, le commentaire numérique questionne donc les compétences et
l’ecacité de ceux qui souhaitent le gérer. La question de la professionnalisation
4 La professionnalisation des pratiques autour des commentaires numériques.
(Wittorski, 2008 ; Wittorski et Roquet, 2013) traverse leur analyse à plusieurs
niveaux : les évolutions du métier de community manager, l’armation de la gure
des inuenceurs ou encore le développement d’une lecture professionnalisée du
commentaire.
Une confusion grandit, en eet, entre les pratiques de ceux dont le métier consiste
à gérer/susciter ces commentaires, qui tentent de faire reconnaître, auprès de leur
direction, les compétences professionnelles à déployer pour atteindre leurs cibles et
engager des communautés (Olivesi, 2016 ; Jammet, 2017 ; Alloing, 2018 ; Alloing
et Pierre, 2019), et celles des internautes que certaines organisations emploient
pour assurer ces tâches, comme le prouve l’exemple récent du Figaro qui délègue
l’animation d’un groupe Facebook à ses membres les plus assidus (Chazelle, 2019), ou
encore le recours à des bloggeurs, inuenceurs ou des ambassadeurs par des marques.
Parfois rémunérés, ces gestionnaires du commentaire deviennent des travailleurs du
clic (Casilli, 2019), formant une population hétérogène aux contours mal dénis,
entre classe sociale paupérisée et professionnels déguisés, ce qu’illustrent une série
documentaire récemment produite par France Télévisions (Poulain, 2020) ou le travail
de Sarah Roberts sur les nettoyeurs du web, employés par des sous-traitants à travers
le monde entier (Roberts, 2020). La plateforme d’Amazon, Mechanical Turk, parfois
utilisée pour recueillir des données d’enquête dans certains articles de revues (van Esch,
Black, Franklin et al., 2020) est un exemple de cette tendance à la marchandisation
du commentaire (https://www.mturk.com/) qui se nomme aussi outsourcing ou
externalisation. Du côté des clients/usagers des organisations, les pratiques évoluent
et se traduisent par le développement de compétences de lecture (Rouquette, 2016)
mais aussi d’écriture qui obligent les chargés de réseaux socionumériques à adapter
constamment leurs stratégies pour maintenir l’intérêt des communautés autour des
marques qu’ils représentent.
Ce numéro souhaite donc explorer la professionnalisation des pratiques autour
des commentaires numériques de l’organisation dans leur variété, leur complexité,
d’une part en proposant une vision du commentaire compréhensive et profonde,
et d’autre part en mettant en exergue les diérents aspects de leur prise en charge
par les community managers/social media managers et autres chargés de réseaux
socionumériques.
1. Un numéro structuré autour de trois axes
1.1. Autorité et professionnalisation des commentateurs
Les enjeux réputationnels et le volume des commentaires ont favorisé l’émergence du
métier de community manager et des agences de modération dont la réalité commence
à être étudiée (Pignard-Cheynel et Sebbah, 2015 ; Olivesi, 2016 ; ou Smyrnaios et
Marty, 2017). Ces professionnels s’inscrivent dans un contexte organisationnel
singulier et suivent des logiques (Jammet, 2017 ; Pignard-Cheynel et Amigo, 2019)
Introduction 5
qui s’articulent dans le temps (Domenget, 2015) pour construire une autorité (Alloing,
2017) en interne et en externe. Comment ces professionnels intègrent-ils et modèrent-
ils les commentaires numériques dans leur travail, selon quels dispositifs, quelles
perspectives ? Comment construisent-ils la gure du commentateur, utilisent-ils des
prols sociaux, de genre (Riché et al., 2014) ou d’âge (Clauzel et Riché, 2018) ?
Quels sont les enjeux juridiques de leurs interventions (G’sell, 2020) ? Quels sont
leurs questionnements éthiques ? Comment approchent-ils les temporalités des
commentaires, leurs spécicités selon les dispositifs ?
Une partie de ces questions est l’objet de l’article proposé par Alexandra Espín-
Espinoza et Osiris González-Galván qui s’intéressent à la gestion des commentaires
numériques opérée par le ministère de la Santé du Brésil (Ministério da Saúde),
lors de la diusion d’une vidéo en direct sur Facebook Live, dans le cadre de la
Journée mondiale de l’alimentation en 2018. Elles y analysent les interventions
communicationnelles qui se sont nouées entre les équipes employées à cette occasion
par le ministère de la Santé et les internautes. Ce travail leur permet de montrer la
diversité des compétences mobilisées par ces équipes, autant dans la mise en place
d’une scène que dans la gestion du temps, la dynamisation du dialogue et la mise
en relief de thématiques clés. Les chercheuses y étudient aussi de façon originale la
promotion d’une alimentation saine par une organisation ocielle en s’appuyant sur
une taxonomie théorisée par Michie et al. (2013), ce qui leur permet de relever les
formes d’interventions les plus fréquentes sur ce support.
La lecture des commentaires numériques permet ainsi d’observer certaines évolutions
dans leurs formes ; depuis la prolifération de l’usage du hashtag par exemple qui s’est
généralisé à plusieurs plateformes comme forme d’indexation et moyen d’armation
identitaire (Bottini et Julliard, 2017), en passant par l’utilisation répétée d’images,
extraits vidéos ou gifs animés, bien souvent issus de la culture geek (Peyron, 2013) ou
encore l’usage des blogs et des vlogs (Combe, 2019). Certaines formes spéciques des
commentaires portant sur les organisations (Hammer, 2016) pourraient ainsi relever
de « cultures temporelles » qui « […] façonnent des représentations communes, des
manières de faire, de sentir et d’agir qui portent la marque d’un ici (un groupe, une
société donnée) et d’un maintenant (une période, une génération) » (Domenget, 2013,
57).
L’usage de codes culturels communs à certains secteurs d’activités ou types
d’organisations sont observés dans ce numéro par El Hadji Malick Ndiaye, dans un
article consacré à l’analyse des commentaires qui se sont noués autour de la marque
Orange au Sénégal. Tandis que divers établissements proposent depuis plusieurs
années des formations aux métiers du numérique dans le pays, l’auteur fait un premier
bilan des représentations qu’un échantillon de volontaires interrogés par questionnaire
via Twitter se fait du métier de community manager, traduisant une reconnaissance
encore toute relative de cette profession. Il s’intéresse ensuite aux pratiques de ces
derniers, à travers une analyse discursive des publications de ceux que la marque
Orange emploie. L’étude des échanges que ces community managers ont avec les
6 La professionnalisation des pratiques autour des commentaires numériques.
clients-internautes permet non seulement de dresser une typologie des commentaires
les plus pratiqués, inspirée de celle que propose Marie-Anne Paveau dans son
dictionnaire d’Analyse du Discours numérique (2017), mais encore de souligner
l’importance des commentaires relationnels et surtout, à travers l’emploi de la langue
Wolof, de montrer comment se tissent des liens entre la communauté des usagers et
ces professionnels autour d’une culture partagée.
1.2. Professionnalisation et déprofessionalisation
autour du commentaire numérique
Si les social media managers ou community managers se réapproprient divers
codes culturels dans leurs pratiques professionnelles, les internautes doivent aussi,
pour contribuer ou lire les commentaires, les connaître tout en maîtrisant cer-
taines compétences communicationnelles permettant d’appréhender les dispo-
sitifs socionumériques. Ces compétences ne relèvent-elles pas d’une forme de
professionnalisation ? Dans quelle mesure cette maîtrise des codes permet-elle
à certaines gures, comme celles des inuenceurs ou « agents-facilitateurs »
(Alloing, 2013) d’armer leur autorité énonciative sur d’autres ? L’évolution de
ces compétences, acquises par les internautes est-elle analysée par les chargés de
réseaux sociaux numériques (voir Pignard-Cheynel et Amigo, 2019) ? Que dire, par
ailleurs, de la place laissée par certaines organisations aux groupes d’internautes
dans la modération des commentaires an d’« optimiser l’engagement de leurs
communautés » (Chazelle, 2019) ? Ces évolutions n’entraînent-elles pas nalement
des confusions entre professionnels et amateurs du commentaire ? Constituent-elles
alors un frein à la reconnaissance des métiers qui gravitent autour de ces données ?
Une partie de ces questions est abordée dans un entretien avec Mohamed Mansouri,
Directeur Délégué de l’A.R.P.P. (Autorité de Régulation Professionnelles de la
Publicité
2
), que nous retranscrivons dans ce numéro. Ces échanges ont été enregistrés
à l’occasion d’une séance du séminaire « Commentaires numériques et organisations »
co-organisée par Laurence Calandri et Laurence Leveneur. Partant des actions de
sensibilisation et d’accompagnement que l’A.R.R.P. opère auprès des inuenceurs
sur le web, il y est question d’un modèle dit de « compliance » qui désigne, en Droit,
une forme d’auto-régulation des pratiques entre professionnels. Or les inuenceurs
forment une communauté qui trouve, dans ces échanges avec l’A.R.P.P., un moyen
de légitimation de ses compétences, faisant passer ses membres du statut d’usagers
à celui de professionnels du marketing. Mais leurs pratiques, situées entre la relation
commerciale, les relations presses, les relations publiques et le e-commerce, soulèvent
également des enjeux plus éthiques qui prolongent des réexions déjà entamées dans
2 https://www.arpp.org/
Introduction 7
la revue, en particulier les numéros 5 et 6 (2017), coordonnées par Andrea Catellani,
Jean-Claude Domenget et Élise Le Moing-Maas.
1.3. Professionnalisation et politisation du commentaire
numérique organisationnel
La professionnalisation des diérents acteurs du commentaire numérique tend à
transformer l’espace numérique en arène politique (Chauvin, 2013 ; Benedetto-Meyer
et Klein, 2015) l’acquisition et l’armation d’une compétence deviennent un
enjeu de pouvoir. Certains clients ou usagers peuvent alors inuencer l’organisation
par leurs traces. Ce pouvoir du commentateur peut s’accompagner d’un commentaire
du pouvoir. L’internet ore une chambre d’écho aux protestations concernant et
parfois dépassant les organisations. Les communautés anti-marques (Krishnamurthy
et Kukuk, 2009 ; Chalamon et al., 2012) illustrent ce phénomène particulier.
Des sites internet indépendants de l’organisation sont consacrés à la contestation de
marques et agrègent ainsi certains commentaires de l’organisation. Les plateformes
d’avis de salariés comme Glassdoor s’ancreraient plus dans une logique commerciale
de commentaire d’un service avec diérentes dimensions. Par exemple, Dabirian et
al. (2017) ont analysé le contenu de 38 000 évaluations d’employés sur Glassdoor
et les classent selon 7 catégories : la valeur sociale (l’ambiance d’entreprise,
son environnement humain, sa culture), l’intérêt du travail (objectifs motivants),
l’apprentissage (le sens du travail et l’acquisition de compétences), le développement
personnel et la carrière, les aspects nanciers (rémunérations diverses), le management
(qualité des managers), l’équilibre vie privée et vie professionnelle En rapprochant
ces catégories des scores obtenus dans Glassdoor par ces organisations, ces auteurs
montrent que les relations sociales ou l’intérêt du travail sont des critères importants
dans les entreprises les mieux notées. Les commentaires aux scores les plus faibles font
apparaître des critiques autour des catégories repérées comme les valeurs ou l’intérêt
du travail. Ces commentaires pourraient pourtant se rattacher au moins partiellement
à cette logique politique dans laquelle le temps s’accélère (Taïeb et Candel, 2020), en
particulier lors d’événements particuliers de la vie de l’organisation (recrutements,
scandales environnementaux ou nanciers, nouveaux produits, etc.). Le commentaire
se détache alors des dispositifs organisationnels pour construire une présence dans ce
qui pourrait former un espace public. Comment l’organisation prend-elle en compte
cette dimension politique du commentaire ? Dans quelle mesure ces commentaires
sont-ils politiques ? Que disent ces commentaires de la relation de l’organisation à la
société ? Quelle est l’inuence des professionnalisations du commentaire numérique
sur cette arène politique ? Quelle est la nature de la réponse organisationnelle à ces
injonctions politiques ?
L’article proposé par Sokhna Fatou Seck-Sarr est justement consacré à ce double
processus de professionnalisation et de politisation des commentaires numériques.
Partant du cas de la marque Orange en Afrique de l’Ouest, elle observe que cet
8 La professionnalisation des pratiques autour des commentaires numériques.
opérateur téléphonique fait l’objet d’appels au boycott de la part de plusieurs
internautes, et l’étude de leurs commentaires révèle de nombreux soubassements
idéologiques, politiques, ainsi que le détournement des messages publicitaires
de la marque qui s’inscrivent dans un contexte de bouleversement des équilibres
géopolitiques, avec une remise en cause du concept de la « Françafrique ». Face à
ces discours contestataires, la chercheuse analyse les tactiques mises en œuvre par
l’opérateur, en particulier à travers le travail de ses équipes de communication digitale
sur Facebook et Twitter.
2. Perspectives de recherche
Ce numéro consacré aux commentaires numériques ne prétend pas faire le tour
de cette problématique de recherche large aux enjeux multiples. Certaines pistes
en particulier ont été peu explorées et demanderont de nouveaux travaux. Nous
argumenterons plus particulièrement trois d’entre elles.
D’abord, la généralisation des commentaires numériques a étendu leur traitement
à des salariés non spécialisés. La redénition des activités professionnelles
qu’entraîne la gestion de ces commentaires numériques se traduit-elle par des
processus de professionnalisation et/ou de déprofessionnalisation (Wittorski, 2013) ?
L’apparition de ces nouveaux intervenants, diérents des community managers,
pose des questionnements spéciques selon la taille de l’entreprise, la situation de
communication, les compétences disponibles, etc. Comment abordent-ils cette
problématique ? Dans quelle mesure leur approche est-elle diérente des community
managers ? Comment la formation accompagne cette (dé)professionnalisation
(Coutant et Domenget, 2015) ?
Ensuite, les logiques de professionnalisation/déprofessionnalisation concernent
aussi les agents non humains comme les chatbots. En eet, les commentaires
numériques peuvent être issus de traitements algorithmiques parfois associés au terme
polysémique et polémique d’intelligence articielle. Peu d’études traitent encore de
ces situations (Borghi et Mariani, 2020) qui pourraient se développer dans un avenir
proche. La tendance à l’automatisation de la conversation est pourtant observée depuis
de nombreuses années (Velkovska et Beaudouin, 2014). Quelles sont les logiques
implantées dans ces algorithmes et comment transforment-elles les commentaires ?
Pourquoi utiliser des solutions automatiques de commentaires, dans quelles situations
et pour quels types d’organisation ? Quelles sont les conséquences de ces usages sur la
nature des commentaires ? Les concepteurs sont-ils des professionnels du commentaire
numérique et/ou de l’informatique, quelles sont leurs représentations ? etc.
Enn, la troisième piste de recherche que nous proposerons se centrera sur la
dénition du commentaire numérique. Citée dans l’appel de ce numéro et dès le début
de cette introduction, M.-A. Paveau (2017) est souvent reprise dans la littérature pour
sa dénition du commentaire numérique. La rareté de la discussion de cette proposition
fondatrice et l’absence de réelles alternatives alertent sur la diculté à dénir le sens
Introduction 9
pluriel des commentaires numériques. Plus récemment, J. Longhi (2020) a proposé une
caractérisation du commentaire numérique dans le cadre d’une étude d’un dispositif
numérique spécique, Twitter. Cet auteur propose un classement selon deux axes :
l’éloignement de la source (du retweet qui est le plus proche à l’allusion indirecte
la plus éloignée) et la forme du point de vue (littéral, adhésion partisane, opposition
partisane, polémique ou ironique). Cette approche typologique est rare et la plupart
du temps, le commentaire numérique est approché selon son contexte particulier. Il
sera alors ancré dans une situation et sera le commentaire de quelque chose comme un
média, un produit ou un service, un discours politique, un employeur, etc. Comment
dénir puis caractériser un commentaire numérique ? Quels sont les enjeux d’une
dénition des commentaires numériques ? En quoi une dénition des commentaires
numériques commune à diérents dispositifs est-elle pertinente ? La dénition des
commentaires numériques est-elle par nature dynamique, instable, évolutive ?
La réexion sur une dénition plus générale pourrait souligner les enjeux du phéno-
mène du commentaire numérique qui traverse de nombreux dispositifs numériques.
Un axe de recherche problématisant la notion même de commentaire pourrait ainsi
compléter les réexions situées. Cette tendance émergente de généralisation d’un
phénomène pourrait se développer dans les prochaines années, une fois les analyses
de terrains particuliers publiées. En réalisant ce travail de fond, la fausse évidence
de la nature du commentaire numérique pourra être critiquée, contextualisée et aussi
étendue. En eet, une compréhension plus large du sens du commentaire numérique
favorisera des rapprochements avec d’autres objets de recherche. Le commentaire
est ancré dans un monde numérique fait d’imaginaire (Flichy, 2001) et de culture. La
contribution en ligne s’intègre dans certaines logiques économiques (Proulx, Garcia
et Heaton, 2014) tout comme l’injonction à la participation qui masque des enjeux
de pouvoir (Proulx, 2020) au cœur de la logique des dispositifs (Larroche, 2018).
Cette culture paradoxale de la participation, mêlant incitation au commentaire libre et
inuences implicites, forme la toile de fond du développement du jugement (Pasquier,
2014). Le commentaire est alors évaluation, estimation et nalement opinion dans une
société s’achant comme un espace public imparfait (D’Almeida, 2007). La culture
numérique touche alors à certaines évolutions profondes, le commentaire étant un
objet de recherche protéiforme liant analyses d’usages et changements sociaux.
Vaste projet que les articles publiés dans ce numéro initient et que d’autres
travaux, dans un cycle long, propre à la recherche fondamentale, pourront continuer
à développer. Ils contribueront ainsi à positionner le commentaire numérique non pas
comme le simple résultat de fonctionnalités informatiques, mais comme une tendance
sociétale dépassant leur contexte d’application.
10 La professionnalisation des pratiques autour des commentaires numériques.
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