22 P rofe ssi on nalisati on de l a c omm u nicati on : a pproche s s ec tor ie lles
relations publiques doivent servir à la fois les intérêts du public et ceux des
organisations, contribuer à la tenue de débats informés sur les enjeux sociaux et
faciliter le dialogue entre les organisations et leurs publics. Alors que les praticiens
de la catégorie radicale utilisent les relations publiques de manière à orienter les
changements sociaux dans la direction qu’ils privilégient, les praticiens de la
catégorie idéaliste croient que la société se forme grâce au dialogue et à la
résolution des conflits entre groupes opposés (Grünig, 2007).
Cette perspective idéaliste inscrite dans les codes de déontologie, placent les coachs
dans des injonctions paradoxales qui peuvent rétroagir sur l’éthique elle-même, qui
devient paradoxale. Dans le verbatim qui suit, la consultante coach externe exprime
bien sa pratique de communication paradoxale, correspondant à cette perspective
idéaliste :
Le coaché a le choix, qu’on peut tout de suite arrêter, tout de suite, car cette liberté
a un coût et on peut regarder ça avec eux, parce que dans le cas d’un coaching
prescrit, il y a un coût par rapport à la structure, ‘Je vous offre un coaching, vous
le refusez ? Très bien, la structure en prend acte, en prend note’, donc c’est pas
neutre. Tout acte dans l’organisation n’est pas neutre donc, moi je leur dis tout de
suite, je mets les pieds dans le plat, voilà on vous a obligé, la bonne nouvelle, c’est
qu’on peut arrêter tout de suite et on peut regarder les conséquences que ça aura.
Maintenant regardons ce truc dont ce cadre qu’on vous a imposé, et qui peut
devenir tout à coup un cadre où il y aurait de la liberté malgré tout (caoch externe,
2011).
Et c’est l’éthique qui est appelée à rescousse dans ce cas :
Dans la pratique, il se peut, dans certains cas que la hiérarchie impose un coaching.
Après ça va dépendre de l'éthique du coach, de sa propre éthique personnelle, au
niveau d'ICF en tout cas et à mon niveau personnel en tout cas, pour moi c'est
rédhibitoire (coach externe, 2011).
Les coachs doivent résoudre d’autres paradoxes, comme celui d’une relation de
coaching basée sur la parole intime, mais, se distinguant de la psychothérapie. Dans
les entretiens, les coachs définissent un travail en coaching qui s’effectue sur le
comportement, sur la personnalité, sur la construction de l’individu maintenant et dans
l’immédiat et non sur l’analyse du passé par un travail sur l’inconscient. De même, la
clause du secret professionnel (article 1.2 « Confidentialité » du titre I « Devoirs du
coach », code SFCoach, version 2011) suppose que les éléments de restitution au
commanditaire soient négociés avec le coaché ; il n’y a pas de rapport écrit, les coachs
indiquant cependant restituer au commanditaire les tests de personnalité effectués
durant la première phase du coaching. Ceci correspond à l’évaluation du coaching,
qui reste floue en général, une obligation de moyens, mais pas de résultats : c’est
l’article 1.5 « Obligations de moyens » du titre « Devoirs du coach » (Code SFCoach,
version 2011) : l’évaluation, elle, porte essentiellement sur les changements de