83 Vers une pr ofe ss ion nal is ation de la com m uni catio n n um éri qu e
américaines (il effectue alors un stage de fin d’études aux États-Unis). À la surprise
même de l’intéressé, son étude a interpellé l’équipe de N. Sarkozy qui demande à le
rencontrer :
En 2006, j’étais étudiant. Pendant la campagne, je suis parti faire un stage dans une
agence de communication à New York, surtout pour être à New York. J’étais dans
l’agence de New York d’Euro RSCG. […] J’ai proposé, en interne, à l’agence
parce qu’on ne foutait pas grand-chose, de faire une étude sur MySpace. […] Moi,
j’étais très attiré par Sarkozy. J’étais pas militant, j’étais pas adhérent, j’avais
jamais eu de carte de parti, j’étais de droite, mais j’étais extrêmement… J’étais très
attiré par Sarkozy. J’étais très attiré intellectuellement. […] Donc je me suis dit :
« Vraiment, je veux voir cette campagne électorale ». Enfin non : « Je veux
participer ». Et comme j’étais expatrié et que j’avais quelques amis dans le coin
qui étaient plutôt eux, militants, on s’était dit : « On va créer un groupe de réflexion
et ce qu’on va faire, c’est qu’on va écrire des notes sur ce qui se passe aux États-
Unis, ce qui est intéressant, qui pourrait servir à la France et qu’on enverra à
l’équipe de campagne de Sarkozy ». Sachant que niveau de connexion : zéro. Mais
bon. Et en fait, moi, j’ai écrit entre autres une note sur ce qui se passait sur Internet.
J’ai étudié les campagnes américaines, la campagne de 2004. En gros, tout ce qui
s’était passé sur Internet pendant la dernière campagne électorale américaine. C’est
quand même là qu’il s’est passé beaucoup de choses et j’ai expliqué les
potentialités d’Internet pour une campagne électorale : la vidéo… Vous voyez la
note, c’est ridicule ! « YouTube, Dailymotion, voilà ce que c’est, ça permet de
faire de la vidéo en direct ». Et cette note a circulé et je saurais jamais exactement
trop comment, mais toujours est-il que quand je suis rentré à Paris tout début
janvier pour travailler en stage, on m’a appelé un jour, on me dit : « Voilà, c’est le
QG de campagne de Nicolas Sarkozy » – donc bon, je tombe de ma chaise – « est
ce que vous pouvez passer nous voir ? ». Donc je passe les voir, j’arrive au QG. Il
se trouve que Nicolas Sarkozy était là en train de motiver son équipe. Son équipe,
c’était que des personnalités politiques de premier plan. Donc si vous voulez d’un
seul coup, j’étais face à plein de gens connus, ministres ou autre. Et j’ai discuté
avec l’équipe. Et deux heures plus tard, en fait, en discutant, j’avais créé le job
dont ils avaient besoin, en disant : « Voilà ce que vous devriez faire, ça, ça, ça ».
En fait, ils n’avaient pas conscience de ce besoin, ils avaient conscience qu’il fallait
faire quelque chose, qu’il y avait une opportunité. Mais ils ne savaient pas quoi,
comment, avec qui, exactement. Et moi, j’arrivais avec ces idées. Donc dans ces
cas-là, ça va vite, et ils m’ont proposé de rejoindre l’équipe. Le surlendemain, j’ai
démissionné de mon stage et je suis arrivé dans cet univers totalement… qui
m’était totalement inconnu. Ça a été assez incroyable. J’ai eu beaucoup de chance