« Le tiers me regarde dans les yeux d’autrui »
Qui est le « tiers » d’E. Levinas ?
DOI :
https://doi.org/10.14428/rimh.v0i6.6813Mots-clés :
langage, Levinas, phénoménologie, tiersRésumé
Pour envisager notre société, il y a deux positions majeures : le libéralisme qui affirme la liberté de l’individu comme principe politique suprême, et le communautarisme qui privilégie l’intérêt de la communauté sur celui des individus qui la composent. Chaque approche a sa légitimité, mais en même temps sa difficulté : la première, prenant la société pour la limitation ou plutôt l’expansion de la liberté de l’individu, ne peut traiter que négativement notre rapport aux faibles ; la seconde, concevant la communauté comme « donnée », risque de négliger la manière dont l’individu y adhère. Dans sa réflexion sur le « tiers », Levinas a frayé une troisième voie qui nous délivre de cette antinomie. En refusant de prendre la liberté de l’individu ou la communauté pour « données » et d’accorder à l’une ou l’autre la priorité absolue, Levinas aborde la société à partir de la relation avec autrui, laquelle « précède » la communauté ou la loi universelle mais aussi la « conditionne ».